Quelque pars en France, le 25 Juin 2013
Je me souviens encore de ce jour. Il est gravé dans ma chair comme au fer rouge. Nous étions tous les deux assis dans le champ derrière chez toi. Nous étions en train de regarder le ciel nocturne qui s'étendait au-dessus de nos têtes. Les étoiles scintillaient de mille feux et toi tu me tournais le dos. Tes jambes étaient remontées contre ton torse et ton dos était tendu. Comme ci tu attendais quelque chose. Je dois te dire que ce soir-là je m'étais demandé pourquoi tu avais essayé de m'éviter. Jusqu'à ce que tu te tournes vers moi et que nos regards se croisent. Tu m'avais longuement regardé avant de me dire :
— Ils savent tous pour moi. Depuis des mois je subis leur colère, leurs insultes
et leurs coups. Je n'en peu plus, Arden. Je n'en peux vraiment plus.
Je me suis alors redresse et j'ai doucement posé ma main sur tes reins jusqu'à se que je te sente sursauter et que tu es pousser un léger cri. Je me souviens avoir froncé les sourcils et mes doigts ont saisi la couture de ton tee-shirt noir. Je l'ai lentement soulevé et c'est là que j'ai découvert ce qui t'était arrivé. Je voyais les traces de coups que tu avais reçus. Et je m'en suis voulu de ne pas avoir été là.
J'ai su la première fois que mon regard s’est posé sur toi qu'il fallait que je te protège. Nous avions alors respectivement 7 et 8 ans. Tu étais ce jour-là un peu en retrait dans la cour de l'école. En même temps, c'était un peu normal, puisque tu venais d'arriver avec ta mère après le divorce qui avait ébranlé ta famille. Tu essayais de cacher les larmes qui menaçaient de déborder de tes grands yeux verts.
Je me souviens m'être arrêté juste devant toi et avoir glissé mon petit point d'enfant de 7 ans sous ton menton pour te redresser la tête. La première chose qui a franchi mes lèvres avait été :
— Tu veux bien être mon ami ?
Tu m'as alors regardé avec tes immenses yeux verts. Qui brillait comme des étoiles dans le ciel. Tu as mordiller ta lèvre inférieure, tique que tu as gardé en grandissant et tu as lentement hocher la tête. À cet instant, nous étions devenus comme les deux doigts de la main. Nous étions comme deux mains liées l'une à l'autre et pas instant je n'ai penser que l'un de nous deux la lâcherait pour ne plus jamais revenir.
Les années avaient fini par passé et à chaque fois que tu avais eu un problème, je m'étais interposé. Moi, le plus jeune de nous deux. Tu étais si fragile, Idriss. Un peu comme ci tu portais tout le poids du monde sur tes épaules. Un peu... comme ci la vie et le divorce de tes parents t'avaient lentement brisé. Ne laissant qu'une coquille vide.
Pourtant, à chaque fois que tu me voyais, le plus beau des sourires étirait tes lèvres. C'était ma petite victoire personnelle. Je m'étais mis en tête de toujours te faire sourire, et grâce à moi, j'y parvenais. Ce que tu ne savais pas, c'est que le jour où tu as fêté ton dix-septième anniversaire, je t'ai offert mon coeur.
Oui Idriss, j'ai toujours été amoureux de toi. Pas un instant je ne pensais pas à toi. Tu étais le seul qui parvenait à faire battre mon cœur de façon désordonner. Malgré les nombreux partenaires qui ont partagé mon lit, je n'ai jamais cessé de t'aimer. Tu étais ancré dans mon cœur.
Mais ce soir là, quand j'ai vu tes blessures, je m'en suis voulu de ne pas avoir été là pour t'aider. Je n'avais pas été là pour te protéger des coups que tu avais reçus et je m'en voulais d'autant plus qu'elles étaient là pour me le rappeler.
Je me revois caresser doucement ton dos. Effleurer avec tendresse les traces qui barraient ta chair douce et légèrement dorée. À ce moment-là, tu as tourné la tête vers moi et nos regards se sont croisés. Se que j'ai lu dans tes prunelles si vertes ma percuter le coeur d'une telle façon que j'ai cru que mon coeur était sorti de ma poitrine.
Tu t'es alors lentement retourne et ton visage c'était lentement pencher sur le mien. Tes lèvres ont effleuré les miennes avec douceur jusqu'à ce qu'elles se posent entièrement sur les miennes. J'ai cru à ce moment que j'étais monté au Paradis.
Ta langue a doucement effleuré mes lèvres et j'ai fini par entrouvrir les lèvres pour te laisser prendre possession de ma bouche. Jamais je n'aurais pensé à cet instant que tu aurais été celui qui allait précipiter les choses. Mes mains se sont nouées autour de ta nuque et j'ai répondu à ton baiser avec la même passion que celle qui t'animait.
J'ai basculé sur le dos et je t'ai entraîné avec moi. Nos deux corps se sont épousés à la perfection comme je me l'étais toujours imaginé. Tes mains ont navigué sur moi. Me caressant, me rendant fou. Tu m'as dépouillé de mes vêtements et j'ai fait la même chose avec les tiens.
Lorsque nos corps nus se sont touchés à nouveau, un gémissement s’est échappé de nos lèvres avant de mourir dans la bouche de l'autre. Chacun de nous a honoré le corps de l'autre de mille et une caresses. Jusqu'à ce que tu me dire :
— Fais-moi l'amour Arden. Je veux savoir ce que cela fait d'être possédé par quelqu'un que tu aimes.
Je t'ai longuement regardé. Ne sachant pas se que tu voulais dire par là. Et quand je me suis glissé en toi, j'ai compris. J'ai compris le cadeau que tu me faisais avant de faire ce que tu allais faire.
Tu m'as offert ta première fois. La seule et unique fois que nous allions avoir tous les deux.
La seule étreinte que j'allais partager avec toi.
La seule étreinte que j'allais chérir au-delà des mots.
Le 23 mai 2013, je t'ai aimé avec tendresse et passion. Je t'ai aimé comme je n'avais jamais aimé personne d'autre de ma vie. Je t'ai aimé sans savoir ce que tu avais prévu de faire.
Et me voilà, aujourd'hui. Un mois après ta mort devant ta tombe à te raconter ce que nous avions vécu cette unique nuit.
La nuit où je t'ai aimé.
Je me demande encore pourquoi tu as fait cela. Tu savais pourtant que je serais là pour te protéger. Comme je l'avais toujours fait par le passé.
Je crus comprendre ton besoin de faire ce que tu as fait. Mais sais-tu ce que cela m'a fait lorsque j'ai vu ton corps désarticuler sur le toit de cette voiture ? Non, tu ne le sais pas parce que justement, à ce moment tu n'as pas pensé à moi. Tu n'as pas pensé à ma douleur. Tu n'as pas pensé à la déchirure que tu me causerais.
Et maintenant ? Maintenant je ne peux que penser à ton souvenir. Au seul souvenir de toi que tu m'as laissé. L'étreinte que nous avons partagée deux jours avant que tu ne te jettes dans le vide.
Je ferme lentement les yeux et laisse la pluie se mélanger à mes larmes. Je pleure encore une fois en pensant à toi. Je pleure comme je n’ai pleuré depuis que l'on t'a mis en terre. J'avais le secret espoir que lorsque l'un de nous finirait dans une tombe, ce serait quand nous serions plus vieux et que nous aurions vécu notre vie ensemble. Côte à côte. Main dans la main, comme le premier jour où nous sommes sorti de l'école primaire après que je t'ai demander d'être mon ami.
Je me sens tomber à genoux. Mes jambes m'ont lâché. Elles ne me soutiennent plus. Un de mes mains se pose sur ta pierre tombale et l'autre se resserre autour du manche.
— Je suis désolé, Idriss. Je t'aime tellement que je ne peux supporter ta disparition. Pardonne-moi. Pardonne-moi pour ce que je vais faire.
Je baisse les yeux vers le couteau que je tiens dans ma main. Il faut que je le fasse.
Un coup rapide.
Dans le coeur et se sera fini.
Je lève ma main et me frappe brutalement la poitrine. Je sens la lame pénétrer ma chair et atteindre mon coeur.
La douleur est cuisante, mais mon souffle se fait court.
Je m'effondre sur ta tombe alors que ma vie commence à s'enfuir.
Mes yeux se ferment et je souris lorsque je t'entends me dire :
— Je t'aime.
Tu me l'as dit lorsque je me suis effondré sur toi après que nous ayons fait l'amour sous cette magnifique nuit étoilée.
Et c'était "La nuit où je t'ai aimé".
Je me souviens encore de ce jour. Il est gravé dans ma chair comme au fer rouge. Nous étions tous les deux assis dans le champ derrière chez toi. Nous étions en train de regarder le ciel nocturne qui s'étendait au-dessus de nos têtes. Les étoiles scintillaient de mille feux et toi tu me tournais le dos. Tes jambes étaient remontées contre ton torse et ton dos était tendu. Comme ci tu attendais quelque chose. Je dois te dire que ce soir-là je m'étais demandé pourquoi tu avais essayé de m'éviter. Jusqu'à ce que tu te tournes vers moi et que nos regards se croisent. Tu m'avais longuement regardé avant de me dire :
— Ils savent tous pour moi. Depuis des mois je subis leur colère, leurs insultes
et leurs coups. Je n'en peu plus, Arden. Je n'en peux vraiment plus.
Je me suis alors redresse et j'ai doucement posé ma main sur tes reins jusqu'à se que je te sente sursauter et que tu es pousser un léger cri. Je me souviens avoir froncé les sourcils et mes doigts ont saisi la couture de ton tee-shirt noir. Je l'ai lentement soulevé et c'est là que j'ai découvert ce qui t'était arrivé. Je voyais les traces de coups que tu avais reçus. Et je m'en suis voulu de ne pas avoir été là.
J'ai su la première fois que mon regard s’est posé sur toi qu'il fallait que je te protège. Nous avions alors respectivement 7 et 8 ans. Tu étais ce jour-là un peu en retrait dans la cour de l'école. En même temps, c'était un peu normal, puisque tu venais d'arriver avec ta mère après le divorce qui avait ébranlé ta famille. Tu essayais de cacher les larmes qui menaçaient de déborder de tes grands yeux verts.
Je me souviens m'être arrêté juste devant toi et avoir glissé mon petit point d'enfant de 7 ans sous ton menton pour te redresser la tête. La première chose qui a franchi mes lèvres avait été :
— Tu veux bien être mon ami ?
Tu m'as alors regardé avec tes immenses yeux verts. Qui brillait comme des étoiles dans le ciel. Tu as mordiller ta lèvre inférieure, tique que tu as gardé en grandissant et tu as lentement hocher la tête. À cet instant, nous étions devenus comme les deux doigts de la main. Nous étions comme deux mains liées l'une à l'autre et pas instant je n'ai penser que l'un de nous deux la lâcherait pour ne plus jamais revenir.
Les années avaient fini par passé et à chaque fois que tu avais eu un problème, je m'étais interposé. Moi, le plus jeune de nous deux. Tu étais si fragile, Idriss. Un peu comme ci tu portais tout le poids du monde sur tes épaules. Un peu... comme ci la vie et le divorce de tes parents t'avaient lentement brisé. Ne laissant qu'une coquille vide.
Pourtant, à chaque fois que tu me voyais, le plus beau des sourires étirait tes lèvres. C'était ma petite victoire personnelle. Je m'étais mis en tête de toujours te faire sourire, et grâce à moi, j'y parvenais. Ce que tu ne savais pas, c'est que le jour où tu as fêté ton dix-septième anniversaire, je t'ai offert mon coeur.
Oui Idriss, j'ai toujours été amoureux de toi. Pas un instant je ne pensais pas à toi. Tu étais le seul qui parvenait à faire battre mon cœur de façon désordonner. Malgré les nombreux partenaires qui ont partagé mon lit, je n'ai jamais cessé de t'aimer. Tu étais ancré dans mon cœur.
Mais ce soir là, quand j'ai vu tes blessures, je m'en suis voulu de ne pas avoir été là pour t'aider. Je n'avais pas été là pour te protéger des coups que tu avais reçus et je m'en voulais d'autant plus qu'elles étaient là pour me le rappeler.
Je me revois caresser doucement ton dos. Effleurer avec tendresse les traces qui barraient ta chair douce et légèrement dorée. À ce moment-là, tu as tourné la tête vers moi et nos regards se sont croisés. Se que j'ai lu dans tes prunelles si vertes ma percuter le coeur d'une telle façon que j'ai cru que mon coeur était sorti de ma poitrine.
Tu t'es alors lentement retourne et ton visage c'était lentement pencher sur le mien. Tes lèvres ont effleuré les miennes avec douceur jusqu'à ce qu'elles se posent entièrement sur les miennes. J'ai cru à ce moment que j'étais monté au Paradis.
Ta langue a doucement effleuré mes lèvres et j'ai fini par entrouvrir les lèvres pour te laisser prendre possession de ma bouche. Jamais je n'aurais pensé à cet instant que tu aurais été celui qui allait précipiter les choses. Mes mains se sont nouées autour de ta nuque et j'ai répondu à ton baiser avec la même passion que celle qui t'animait.
J'ai basculé sur le dos et je t'ai entraîné avec moi. Nos deux corps se sont épousés à la perfection comme je me l'étais toujours imaginé. Tes mains ont navigué sur moi. Me caressant, me rendant fou. Tu m'as dépouillé de mes vêtements et j'ai fait la même chose avec les tiens.
Lorsque nos corps nus se sont touchés à nouveau, un gémissement s’est échappé de nos lèvres avant de mourir dans la bouche de l'autre. Chacun de nous a honoré le corps de l'autre de mille et une caresses. Jusqu'à ce que tu me dire :
— Fais-moi l'amour Arden. Je veux savoir ce que cela fait d'être possédé par quelqu'un que tu aimes.
Je t'ai longuement regardé. Ne sachant pas se que tu voulais dire par là. Et quand je me suis glissé en toi, j'ai compris. J'ai compris le cadeau que tu me faisais avant de faire ce que tu allais faire.
Tu m'as offert ta première fois. La seule et unique fois que nous allions avoir tous les deux.
La seule étreinte que j'allais partager avec toi.
La seule étreinte que j'allais chérir au-delà des mots.
Le 23 mai 2013, je t'ai aimé avec tendresse et passion. Je t'ai aimé comme je n'avais jamais aimé personne d'autre de ma vie. Je t'ai aimé sans savoir ce que tu avais prévu de faire.
Et me voilà, aujourd'hui. Un mois après ta mort devant ta tombe à te raconter ce que nous avions vécu cette unique nuit.
La nuit où je t'ai aimé.
Je me demande encore pourquoi tu as fait cela. Tu savais pourtant que je serais là pour te protéger. Comme je l'avais toujours fait par le passé.
Je crus comprendre ton besoin de faire ce que tu as fait. Mais sais-tu ce que cela m'a fait lorsque j'ai vu ton corps désarticuler sur le toit de cette voiture ? Non, tu ne le sais pas parce que justement, à ce moment tu n'as pas pensé à moi. Tu n'as pas pensé à ma douleur. Tu n'as pas pensé à la déchirure que tu me causerais.
Et maintenant ? Maintenant je ne peux que penser à ton souvenir. Au seul souvenir de toi que tu m'as laissé. L'étreinte que nous avons partagée deux jours avant que tu ne te jettes dans le vide.
Je ferme lentement les yeux et laisse la pluie se mélanger à mes larmes. Je pleure encore une fois en pensant à toi. Je pleure comme je n’ai pleuré depuis que l'on t'a mis en terre. J'avais le secret espoir que lorsque l'un de nous finirait dans une tombe, ce serait quand nous serions plus vieux et que nous aurions vécu notre vie ensemble. Côte à côte. Main dans la main, comme le premier jour où nous sommes sorti de l'école primaire après que je t'ai demander d'être mon ami.
Je me sens tomber à genoux. Mes jambes m'ont lâché. Elles ne me soutiennent plus. Un de mes mains se pose sur ta pierre tombale et l'autre se resserre autour du manche.
— Je suis désolé, Idriss. Je t'aime tellement que je ne peux supporter ta disparition. Pardonne-moi. Pardonne-moi pour ce que je vais faire.
Je baisse les yeux vers le couteau que je tiens dans ma main. Il faut que je le fasse.
Un coup rapide.
Dans le coeur et se sera fini.
Je lève ma main et me frappe brutalement la poitrine. Je sens la lame pénétrer ma chair et atteindre mon coeur.
La douleur est cuisante, mais mon souffle se fait court.
Je m'effondre sur ta tombe alors que ma vie commence à s'enfuir.
Mes yeux se ferment et je souris lorsque je t'entends me dire :
— Je t'aime.
Tu me l'as dit lorsque je me suis effondré sur toi après que nous ayons fait l'amour sous cette magnifique nuit étoilée.
Et c'était "La nuit où je t'ai aimé".