Personne n'avait su que cette scène avait fait éclater ma véritable nature et pour éviter tout amalgame je suis sorti avec la capitaine des pom pom girl. Ouais, je sais, ça fait très clicher, mais croyez-moi c'était le seul moyen pour moi d'éviter de penser à l'attirance que je ressentais pour Dale. Je revois encore le regard blessé qu'il m'avait lancé lorsqu'il avait vu Jessica à mon bras et le sourire qu'elle affichait sur ses lèvres pourpres. Et lorsqu'il avait grillé ma nouvelle coéquipière avec sa main dans mon pantalon, j'ai revu ce même regard et le soir même il me demandait de quitter la maison. Je me suis confondu en excuses. J'ai tapé des pieds et des mains pour qu'il me pardonne, mais les mots qu'il m'avait dit ce soir-là m'avaient laissé complètement anéanti.
— Je savais que cela allait arriver un jour où l'autre. On ne devient pas gay du jour au lendemain. Et je l'ai toujours su. Tu n'es pas gay et tu ne le seras jamais.
Qu'aurais-je pu répondre à cela ? D'un côté il n'avait pas tord, mais il avait tout faux. Oui, pendant l'adolescence j'ai couché avec un bon nombre de filles. Mais aucune n'avait tenu la comparaison avec lui. Il avait toujours été le seul dans mon cœur et il avait toujours été le seul avec qui je voulais vivre. Il était tous pour moi. Absolument tous. Je dois vous avouer avec une grande honte que... j'ai souffert. Horriblement souffert de cette rupture. Je me suis mis à boire. Je me suis drogué. Je me suis tapé toutes les filles et tous les hommes qui étaient prêts à écarter les cuisses pour me laisser les baiser. Et à chaque fois que c'était fini, le trou immense qui me dévorait devenait plus grand. Me dévorant mon cœur et mon âme.
Je passais l'heure qui suivait à me récurer sous la douche. Voulant enlever l'odeur de la honte, de la luxure qui pourrissait ma chair et mon corps. Il fallait que je sois aussi propre qu'un sou neuf au cas où Dale reviendrait auprès de moi. Mais à chaque fois ce n'était pas le cas. Il ne revenait jamais et je tombais dans mes travers.
Jusqu'au jour où je pris conscience que si je continuais ainsi, je n'aurais vraiment plus aucune chance. J'ai pris le taureau par les cornes et je me suis rendu moi-même dans un centre de désintoxication. Où j'ai appris plus tard que Dale était au courant de ce qu'il m'était arrivé. J'ai appris que cela l'avait brisé de son côté et savoir cela m'avait donné assez de rage pour m'en sortir.
Par la suite, j'ai ramé. J'ai ramé pour lui dire que mes conneries étaient terminées. Que je ne me droguais plus. Que je ne buvais plus. Que je ne baisais plus des inconnus. J'ai ramé pour lui dire qu'il n'y avait que lui. Que je n'aimais que lui et qu'il serait le seul jusqu'à ma mort. J'ai mis plus de six mois pour le reconquérir et il m'a donné du fil à retordre. Mais je le connaissais. Je le connaissais bien plus que je ne me connais. C'est ça être amoureux. Notre relation à partir de là avait radicalement changé. Ni en bien ni en mal. Mais je savais d'une certaine façon que j'étais sur des charbons ardents. Qu'un simple faux pas de ma part et c'était terminer. Alors je veillais à se que mon homme ne doute plus de moi. Je faisais mon maximum pour être là tous les soirs à une heure décente. Je l'aidais dans tout ce qu'il entreprenait, même si je dois dire que je n'y connaissais rien en photographie. Parlez-moi d'arme et de cartouche et je vous faisais un exposer complet. Mais la photographie...
Oui, mon homme est un photographe de talent. Il expose souvent et il est aussi souvent absent. Alors je me noie dans mon travail pour éviter de penser à lui quand il n'est pas là. Mais depuis deux mois qu'il était à la maison et je ne pouvais pas profiter de lui. À croire que les méchants avaient décidé de me pourrir l'existence et m'empêcher de le voir. Si je ne faisais pas le nécessaire, il allait repartir aux quatre coins du monde pour un temps indéfini et moi je rentrerais à la maison chaque soir à me morfondre et me gaver de pizzas froides et de bières à moitié chaudes.
Alors quand notre chef est venu et nous avait dit que nous pouvions enfin rentrer chez nous, je comptais les minutes. Et je savais que j'allais enfin avoir la chance, peut-être de passer un bon moment avec Dale.
***
Je venais de garer la voiture dans l'allée de la maison. Comme tous les jours après mon travail, je la regardais longuement. Je n'en revenais toujours pas. Je n'en revenais pas qu'elle abritait notre amour à Dale et à moi. Quatre ans de bonheur. Bien sûr, comme tous les couples, nous avions des hauts et des bas. Mais je dois dire aussi que depuis quelque temps, c'était plutôt des bas que nous rencontrons. Pas un seul jour ne passait sans que lui soit moi nous ne nous disputions. J'avais la vague impression que Dale cherchait la petite bête pour faire exploser la pression qu'il y avait entre nous deux et surtout me faire regretter que nous avions enfin du temps ensemble et que je ne faisais que travailler.
Bon sang ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point il est magnifique quand il est en colère. Ces magnifiques yeux verts s'illuminaient et lançaient presque des éclairs. L'air de dire "Attends-toi, tu vas voir de quel bois je me chauffe". C'est mon Dale, ça. Toujours à fleur de peau. J'ouvre la portière et descends de ma voiture. Je viens de me rendre compte que celle de mon cher et tendre est garer dans le garage. Donc, il est à la maison et non pas dans sa galerie photo, qui soit dit en passant et son deuxième amant. Je ne sais pas vraiment de quelle humeur il est, et je commence à paniquer. À quelle sauce vais-je être mangé ?
C'est d'un pas lourd que je remonte l'allée et que j'ouvre la porte de la maison. Une légère odeur de nourriture flotte dans l'air. Je regarde ma montre et me rend compte qu'il n'est pas loin des 20 h. J'ai une heure de retard. Moi qui voulais rentrer tôt, c'est louper. Je refermer doucement la porte dans mon dos et laisse tomber mes clés et mon badge sur la console de l'entrée quand la voix de mon tendre résonna de la cuisine.
— Tu es en retard, Elias.
Et voilà, il est en colère. Quand je vous dis que notre couple subissait des bas, je ne vous mentais pas. Sa voix ce soir me fit dresser les poils de mes bras. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il va me dire une mauvaise nouvelle. Je le connais que trop. Beaucoup trop. Et le timbre de sa voix ne laissait rien présager de bon. Je prends sur moi et me rends dans la cuisine. Il est là, debout devant la cuisinière. Un torchon était posé sur son épaule et son t-shirt blanc était tendu sur ses épaules. Aïe. Je n'aimais définitivement pas cet air glacé qui semblait émaner de lui.
— Bonsoir mon cœur. Que nous as-tu prépa...
Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit, que je me retrouvais avec Dale dans mes bras, sa bouche sur la mienne. C'était juste une douce pression de lèvres contre d'autres lèvres. Mais j'aimais cette pression. J'adorais les lèvres de Dale. Leur douceur. Leur plénitude. Leur saveur. Tous. D'instinct mes mains se posèrent sur ses joues et je le forçais à rester un moment comme cela. Juste la tendre pression de nos lèvres ensemble. Seigneur ! Je ne sais pas ce qui lui prenait, mais bon sang que j'aimais quand il était comme ça. Je sentis la pointe de sa langue tracer le contour de mes lèvres et ne pouvant y résister davantage, j'entrouvris la bouche. Sa langue se glissa lentement à la rencontre de la mienne et il m'entraîna dans un baiser qui me laissa les jambes flageolantes. Je répondis à son baiser avec la même ferveur. C'était toujours ainsi avec lui. Un simple baiser et il me faisait flamber de la tête aux pieds en passant par une certaine partie de mon anatomie.
Puis, je ne sais pas vraiment ce qui se passa. Le torchon qui était sur son épaule se retrouva sur la cuisinière et moi je me retrouvais allongé sur le plan de travail avec un Dale complètement affamé. Je crois que je venais de comprendre. C'était moi le dîner et j'étais surtout celui de mon homme. Je sentis les mains de Dale me caresser partout à travers mes vêtements. Son souffle chaud effleurait la colonne de mon cou et ses lèvres brûlantes s'y posèrent. Oh Seigneur ! Cet homme allait être ma perte.
Ce fut ses doigts qui me tirèrent de mes pensées. Ses longs doigts venaient de détacher les boutons de mon pantalon et c'étaient glisser à l'intérieur. Se refermant autour de mon érection plus que consentante. Dale avait toujours le chic pour me caresser et me rendre fou de désir. Il avait une façon bien particulière de faire l'amour à mon érection. Que ce soit avec ses doigts ou avec sa bouche. Je sentis mes hanches se soulever et la voix de mon cher et tendre résonna dans la cuisine.
– Alors mon amour. Tu es prêt à être déguster ?
Oh bon sang, oui avais-je voulu lui dire. Mais mes mots se coincèrent dans ma gorge quand ses lèvres parfaites entourèrent mon gland pour le suçoter. Je soulevais encore plus mes hanches pour m'enfoncer dans la caverne chaude et humide qu'était sa bouche. Je ne sais pas vraiment combien de temps il me fit cette fellation, mais j'avais totalement perdu le décompte du temps. Ce n'est que sa voix à mon oreille qui me fit sortir de ma léthargie.
— Je voulais t'annoncer une bonne nouvelle, mon amour.
— Je t'écoute, lui dis-je la voix rauque de gémissement contenu.
— Je reste définitivement à la maison. Je vais me concentrer uniquement sur ma galerie.
Je le regardais comme-ci une deuxième tête venait de lui pousser à côté de la première.
— C'est vrai ?
— Oui, j'en ai marre de courir partout. Tu me manques à chaque fois que je suis loin. Notre vie me manque.
Ses doigts dessinèrent des arabesques sur mon ventre nu. Mon ventre nu ? Je baissais la tête et me rendu compte que Dale m'avait complètement déshabillé pendant la petite gâterie qu'il me faisait. Quand je vous dis que ça bouche me faisait perdre la raison.
— Je demanderais à me chef si c'est possible pour moi de rentrer plus tôt. Il n'est plus question que je mette mon couple en danger. Je t'aime beaucoup trop, Dale.
Le sourire carnassier qu'il me lança me fit comprendre que le plan de travail de la cuisine allait bientôt servir. Il descendit alors que je me redressais sur mes coudes et je le regardais se déshabiller. Il était parfait. Sur toute la ligne. Et la vue de sa hampe dans toute sa splendeur me donna l'eau à la bouche.
— Prêt pour être vraiment dégusté ? me dit-il en souriant.
— Je suis toujours prêt pour toi, Dale. Je t'aime.
Grand sourire de sa part en grimpant à nouveau sur moi alors que je m'allongeais sur le marbre froid du plan de travail.
Mon dos venait à peine de toucher le marbre que Dale me dévora littéralement la bouche. À cet instant, il ressemblait à un assoiffé qui venait de découvrir une oasis et qu'il étanchait sa soif jusqu'à ne plus pouvoir boire une seule goutte. Dale a toujours été un homme passionné. Que se soit au niveau de son travail que dans la chambre à couché. Surtout dans la chambre à coucher. Il aimait autant être actif que passif. Et c'est pour cela que je l'aimais. Il aimait prendre et être pris. Et j'aimais ça .
Je n'ai jamais aimé les hommes qui se contentaient d'acquiescer au moindre désir. À la moindre demande. J'aimais quand un homme se montrait entreprenant. Qu'il me dise ce qu'il attendait de moi. Et c'est se que Dale. Il me disait ce qu'il attendait de moi, mais en plus, il me demande ce que j'attendais de lui. Et chaque fois c'était toujours aussi magique. Comme un perpétuel recommencement.
Je laissais échapper un long gémissement de plaisir quand je sentis ses doigts se glisser entre mes cuisses écarter et que ceux-ci vinrent caresser doucement mes bourses. Les faisant rouler. Les serrant et les relâchant. Lorsque je portais mon regard à son visage, je sus que je n'oublierais jamais l'esprit de celui-ci. Il irradiait littéralement de bonheur. Comme ci il venait d'atteindre les portes du Paradis et qu'il savait que j'allais l'attendre.
J'étais à deux doigts de le supplier, quand il se pencha lentement sur moi et que la pointe de sa langue effleura mes bourses qui se contractèrent sous la sensation. Et je perdis totalement la tête quand cette même langue vint taquiner la petite bande de peau tendre se trouvant entre mes bourses et l'entrée de mon corps. Je me tordais sur le marbre, quand la caresse se fit plus insistante. Dale savait que c'était l'un de mes points sensibles. Il savait que j'allais le supplier. Et c'est ce que je fis. Je le suppliais de mettre un terme à cette douce torture. Le sourire qu'il me fit quand je croisais son regard me dit qu'il avait gagné la partie. Que j'étais prêt à me donner, ici et maintenant.
Je le vis tendre la main vers la bouteille d'huile et en verser sur ses doigts qu'il porta à mon ouverture. Il en dessina le contour. Testa la résistance du muscle intime qui se contracta. Comme impatient de se qu'il allait suivre. Il ajouta un second doigt et me prépara avec délicatesse. M'étirant pour se qui allait suivre.
— Dis-moi ce que tu veux, mon coeur. Dis-le-moi, me demanda-t-il.
Un gémissement s'échappa de ma gorge. Je n'étais plus que sensation. Je ne savais même pas si je serais capable de lui répondre.
— Fais-moi l'amour, Dale. Je t'en pris fais-moi l'amour, lui répondis-je d'une voix rauque.
Un lent sourire étira ses lèvres sensuelles. Il retira ses doigts, puis pris à nouveau de l'huile pour cette fois-ci en badigeonner son sexe tendu à l'extrême. Je le regardais faire, le corps tremblant d'anticipation. Lorsqu'il s'allongea sur moi, je laissais échapper un gémissement de bonheur. Seigneur ! Le poids de son corps m'avait tellement manqué au cours de ses longues semaines. J'aimais tant sentir son torse contre le mien. Sentir les battements de son cœur battre au rythme du mien. Sentir ses hanches se glisser entre mes cuisses écartées et sentir son bassin se presser contre le mien.
Il m'a longuement embrassé. A longuement fait aller et venir son gland contre mon entrée palpitante. Il en testa de nouveau la résistance. Poussant son gland contre elle avant de se retirer. Il me rendit complètement fou rien qu'en effleurant la partie la plus intime de mon être. Et soudain la pression fut vraiment là. Son gland poussa vraiment contre mon entrée. Puis l'anneau de muscle se dilata, lui laissant enfin le passage. Mon corps s'ouvrait à lui et j'aimais cette sensation. Le sentir entré lentement en moi. Centimètre par centimètre jusqu'à sentir son bassin se verrouiller au mien.
Il resta un petit moment sans bouger. Laissant mon canal s'habituer de nouveau à lui. Je savais au fond de moi qu'il se retenait. Je le vis à la crispation de sa mâchoire. Je le sentis à la crispation de ses muscles sous sa peau. Ils étaient tendus à l'extrême. Je le sentis également à cause de son souffle que se faisait de plus en plus rapide. Alors d'une pression de la main sur ses fesses et d'un gémissement, je lui fis comprendre qu'il pouvait se lâcher. J'avais besoin qu'il se lâche. Besoin qu'il ma marque à sa façon. Besoin qu’il me fasse comprendre que j'étais sien pour toujours.
Il commença à bouger lentement en moi. Se retirant et entrant à nouveau avec une lenteur qui manqua de me faire lâcher prise. Il était en train de me rendre fou. Mais alors que j'allais soulever les hanches pour l'obliger à venir plus profondément, il me les agrippa pour les plaquer contre le marbre et me martela durement. Son bassin claquant contre le mien. Le bruit de la chair contre la chair me fit presque perdre la tête. Dale me prenait comme je voulais. C'était cru. C'était brutal, mais c'était ce que je voulais. Tous comme je savais que j'aurais des bleus sur mes hanches lorsque notre union aurait pris fin.
La cuisine fut témoin pendant l'heure qui suivit de tout ce que Dale m'avait fait. Et je dois dire qu'il avait de l'imagination.
À chaque fois que j'entrerais dans cette pièce, les images de moi me donnant volontairement au bon vouloir de Dale reviendront en force. Me laissant l'un des plus beaux souvenirs que nous avions partagés.
Mais plus encore, je me rappellerais toujours de ce merveilleux baiser qu'il m'avait donné lorsque j'étais entré. Un baiser rempli de passion. Mais plus que ça.
Un baiser rempli d'amour.