Je ne sais pas su qu'il comptait faire, mais quoi que se soit, j'étais prêt à lui donner.
Mais à quoi pensais-je moi ? Je ne me reconnaissais pas. Ce n'était pas moi. Je n'étais pas cet homme qui était acculé contre le mur d'un vieil immeuble en ruine.
Je n'étais pas cet homme qui laissait son vis-à-vis glisser une cuisse puissante entre les siennes pour les écarter.
Je n'étais pas cet homme qui laissait son vis-à-vis remonter son genou et lui effleurer son entrejambe qui répondait à cette proximité.
Et je n'étais pas cet homme qui laissait son vis-à-vis franchir la distance qui restait pour venir poser ses lèvres contre les miens.
Bon sang ! Je venais de mourir et de grimper au Paradis. J'avais rêvé pendant toute mon adolescence à ses lèvres prenant les miennes. J'avais rêvé un bon nombre de fois que Roy Graham, me fasse se qu'il était en train de faire. Il allait me rendre complètement fou. Ce n'était pas possible.
Lorsque ça langue caressa mes lèvres closes, je ne put que les écarter pour laisser échapper un gémissement de plaisir. Et le bougre. Il en profita pour la plonger dans la caverne chaude et humide de ma bouche. Je sais que j'aurais dû le repousser. Il était le petit ami de Kane. Je ne pouvais pas faire cela à l'homme que j'aimais. Mais aller dire ça à ma langue qui s’était mise d'elle-même en mouvement et qui caressa sa jumelle.
Le baiser que nous échangeâmes parut durer une éternité. Lorsque Roy s'écarta de moi, son souffle était aussi erratique que le mien. Je sentis sa main remonter le long de mon torse et bientôt ses doigts se posèrent sur ma gorge. Son pouce me caressa la veine qui battant de façon désordonner. Il venait, avec un simple baiser, de chambouler tout ce en quoi je croyais.
— Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai envie de toi, Ren. Te revoir a réveillé le feu de mon désir pour toi.
J'écarquillais les yeux de surprise. Il ne venait quand même pas de dire ce que j'avais entendu quand même. Roy Graham ne pouvait pas me désirer. C'était impossible. Totalement et irrémédiablement impossible.
— Tu es avec Kane. Il n'est pas...
Un de ses doigts se posa sur mes lèvres pour m'empêcher de continuer. Bordel ! Je n'avais qu'une envie, c'était d'entrouvrir à nouveau les lèvres et de sucer son doigt.
— Je ne sors pas avec Kane. Nous avons juste un arrangement. Quand je reviens en ville, nous couchons ensemble. Il n'y a aucun sentiment entre lui et moi.
Pitié, voilà qu'il me disait ce que mon corps voulait qu'il dise. Ils n'étaient pas en couple. Juste des copains de baise. Attends ! Attends ! Attends ! Mais alors si Roy n'était pas le petit ami de Kane, pourquoi celui-ci n'arrêtait pas de dire qu'il allait revoir son petit ami ?
— Tu mens. Kane m'a dit qu'il t'attendait avec impatience, lui crachais-je au visage.
Un léger sourire effleura ses lèvres sensuelles. Des lèvres que j'avais envie de mordiller. Léché et sucer. Oh bon sang ! Pourquoi cet homme me faisait-il autant d'effet. Je ne comprenais pas ce qui se passait entre nous deux. Mais en tous cas, un lien s’était forgé au cours de ce baiser.
— Je ne te mens pas, Ren. Si Kane a parlé de quelqu'un, ce n'était certainement pas moi.
Je le regardais longuement. L'éclat qu'il y avait dans ses yeux me disait qu'il avait raison. Kane ne parlait pas de lui. Mais alors, il parlait de qui ? Ce n'était pas moi, puisqu'il ne me voyait comme un ami et rien de plus.
— Je peux savoir ce que vous faites tous les deux ? retentit une voix charger de colère.
Je tournais lentement la tête et je me figeais en reconnaissant Kane. Oh merde ! Le regard qu'il lançait à Roy n'était pas bon. Je le connaissais assez pour savoir que quelque chose n'allait pas.
— J'embrassais simplement Ren, déclara Roy alors que je manquais de m'étouffer avec ma salive.
— Oh ! Tu embrassais Ren. De quel droit te permets-tu de faire cela ?
Je regardais avec surprise l'échange qui se déroulait entre Roy et mon meilleur ami. Était-ce de la jalousie que j'entendais dans ça voix ? Je n'aurais su le dire, puisque Kane ne s’était jamais intéressé à moi.
— Pourquoi ne le ferais-je pas ? Ren est un bel homme. Il n'y a que les crétins dans ton genre que ne voit rien.
— Je sais parfaitement comment est Ren. Il est même plus que cela , répondit Kane.
Attends deux minutes là. Kane venait bien de dire ce que j'avais entendu ? Seigneur ! Kane m'avait remarqué ? Ce n'était pas possible.
— Craindrais-tu la concurrence, Kane ? Pourtant, tu es bien heureux de partager mon lit chaque fois que je reviens ici.
Je décidais d'intervenir. Il était passé d'un stade de "Roulage de pelle" à "je vais te tuer parce que tu as osé embrasser Ren". Non pas que cela me dérange que l'on se batte pour moi. Mais merde alors. Ils avaient quel âge tous les deux ? Quinze ans ? On était bien loin des 25 ans que nous avions. J'avais l'impression d'être pris entre deux feux. Ils se comportaient comme deux coqs devant une poule. Sauf que la poule, c'était moi. Et j'étais loin de ressembler à cette volaille.
— S'il vous plait. Vous pouvez vous calmer un peu. Je n'ai pas envie d'attirer le regard des passants sur nous. Et arrêter de vous comporter comme deux gamins, leur dis-je.
Et je crus avoir lâché une bombe. Les deux hommes se tournèrent vers moi et je crus qu'ils allaient me tuer sur place. J'étais passé de "l'homme invisible" à "l'homme que l'on remarque". Cela me faisait tout bizarre. Vraiment.
Je levais doucement mes mains en signe de paix.
— Vous savez quoi ? Je vais vous laisser à votre combat de coqs. J'ai autre chose à foutre que de vous regarder.
Je ne leur laissais même pas le temps de dire quoi que ce soit que je quittais la ruelle sans leur adresser un seul regard. Sur le coup, j'étais plutôt content que l'on s'intéresse à moi. Mais là... cela dépassait l'entendement.
***
Il était autour des 21 h quand j'entendis la sonnette de la porte de mon appartement. M'enroulant dans une serviette, je quittais la salle de bain pour aller ouvrir. Je traversais le salon quand la sonnette se fit de nouveau entendre. Impatiente.
— J'arrive. Pas la peine de vous exister sur ma sonnette. Elle ne vous a rien...
Je stoppais net après avoir la porte de l'appartement. Devant moi se tenait Kane. Tout de cuir vêtu. Et bon sang ! Il était la tentation pure. C'était la première fois depuis que je le connaissais que je le voyais porter du cuir. Et je devais bien l'avouer, cela lui allait comme un gant. La matière moulait tout les muscles qu'il s’était sculpté au cours de ses dernières années. Mettant en avant sa morphologie.
— Que viens-tu faire ici, Kane ? lui demandais-je soudainement.
— Je peux entrer ? Il faut que je te parle, me dit-il en plongeant son regard dans le mien.
Que voulez-vous que je dise à ça. Je n'allais pas rester planter sur la plier simplement vêtu d'une serviette alors que n'importe qui pouvait me griller comme ça.
— Entre, lui dis-je en me décalant sur le côté pour le laisser passer.
Il entra à l'intérieur et prit automatiquement le chemin du salon. Je me faisais violence pour ne pas laisser mon regard s'attarder sur le cul mis en valeur par le cuir. Eh merde ! Trop tard. Mon regard venait de se poser dessus et... c'était une perfection. Un véritable oeuvre d'art.
— Tu voulais me parler de quoi ? demandais-je impatient.
— Ai-je besoin de te le demander ? me répondit-il en me fixant de son regard.
— Je n'ai pas envie de jouer aux devinettes. J'ai passé l'âge, Kane. Alors, dis-moi ce que tu veux et barre-toi.
J'étais lasse de toutes ses gamineries depuis l'épisode de la ruelle. Je ne voulais qu'une chose, enlever ma serviette, me glisser dans mes draps de satin noir et dormir.
— Tu as laissé Roy t'embrasser, me balança-t-il en pleine figure.
Je me passais une main sur le visage et soupirais. Pitié. Qu'avais-je donc fait pour que ma journée tourne au cauchemar ? Elle avait si bien commencé. Et elle se terminait en catastrophe.
— C'est vrai. Et tu veux savoir ? J'ai aimé. J'ai aimé qu'il m'embrasse. Et si nous n'étions pas dans cette ruelle, je l'aurais laissé faire bien plus, révélais-je en craquant complètement. J'avais besoin de vider mon sac.
— Je te croyais amoureux de moi, me dit-il doucement. Trop doucement.
Je restais complètement interdit. Je n'en croyais pas mes oreilles. La jalousie lui faisait dire n'importe quoi. Enfin, il disait la vérité, mais je ne pensais pas qu'il me la balancerait de cette façon. Pas comme ça. Pas maintenant.
— Je le suis. Mais à quoi bon espérer. Tu n'as pas ton petit ami à aller retrouver. Oui, je t'ai entendu au téléphone, repris-je en voyant sa tête.
— Il est devant moi, lâcha-t-il d'un seul coup.
Avant même que je ne puisse répondre, Kane c'était approcher de moi, avait agripper ma nuque et me prenait les lèvres pour un baiser qui me fit recroqueviller mes orteils sur le sol. Son bras libre se glissa automatiquement autour de ma taille quand je sentis mes jambes devenir de la guimauve.
J'étais tenté de le repousser, car je ne voulais pas espérer quelque chose qu'il regretterait après. Mais quand sa langue franchit le barrage de mes lèvres, je m'agrippais violemment à ses épaules. Il était là. Coller contre moi. Sa langue dans ma bouche jouée avec la mienne et... oh... je sentais même son excitation contre mon ventre. Il me désirait. Kane avait envie de moi. Je pouvais enfin toucher le Paradis.
Je sentis sa main quitter ma nuque et descendre doucement le long de mon dos, m'arrachant des gémissements rauques. Bientôt, la serviette se retrouva au sol et mon sexe entra en contact avec la rudesse du pantalon en cuir qu'il portait. Et je vous mentirais si je vous disais que la caresse de la matière sur mon gland était horrible. La sensation était merveilleuse.
Absolument merveilleuse.
Je me rendis compte, alors que je me frottais contre que je voulais plus. Je voulais beaucoup plus que se frottement et que ça langue dans ma bouche. Je le voulais au-dessus de moi, me labourant les reins de ses coups de boutoir. Je voulais le sentir au plus profond de mon corps. Je voulais qu'il me marque comme sien. Je le voulais à en mourir.
J'eus l'impression que le lien qui s’était forgé entre Roy et moi dans la ruelle après le baiser que nous avions échangé était en train de se briser pour que je puisse en créer un autre avec Kane. Un lieu beaucoup plus puissant que celui que j'avais ressenti. Celui était... violent. Brutal. Animal. Il était brûlant. Tellement brûlant qu'il incendiait mes veines.
— J'ai envie de toi, Ren. Je t'en prie, laisse-moi te faire mien. Je veux que tu m'appartiennes, me dit Kane contre mes lèvres.
Je ne pus qu'acquiescer, incapable de dire la moindre chose. C'était comme-ci je venais de perdre la parole. Le bras de Kane s'enroula autour de ma taille et il me souleva comme-ci je ne pesais rien.
Par pur instinct, je nouais mes jambes autour de sa taille et me frottais à lui comme une vraie dévergonder. Je voulais plus de contact. J'avais besoin de plus de contact. Je voulais le sentir contre moi. Sentir son corps se plaquer contre le mien. Sentit sa chair glissée et claquer contre la mienne. Je voulais tout de Kane.
***
Lorsque je sentis la douceur du drap sous mon dos, je sus que nous étions arrivés dans ma chambre. Le baiser que nous avions échangé m'avait fait perdre toute notion du temps. J'ouvris les yeux et le regardais se dresser devant. Nu. Il était superbe. J'avais eu plusieurs fois le loisir de l'admirer dans les vestiaires quand nous revenions de notre entraînement de foot. J'étais toujours en admiration devant lui. Mais cette fois-ci je pouvais l'admirer de tout mon soul. Car là, il était à moi.
Je le regardais monter sur le lit et ramper au-dessus de moi. Je ne pus m'empêcher de me lécher les lèvres quand sa puissante cuisse se glissa entre les miennes pour les écarter. Sentir son genou contre mes bourses manqua de me faire perdre les pédales. Bientôt, je sentis ses lèvres descendre le long de mon cou et venir parsemer mon torse de baiser. Il me lécha jusqu'à ce que sa langue effleure mon gland.
Le sourire qu'il m'adressa manqua de me faire jouir. Il était magnifique et... un cri s'échappa de ma bouche quand je le sentis me prendre jusqu'au fond de sa gorge. Le lent mouvement de va et viens qu'il fit, m'envoya presque par-dessus bord. Il manqua de me faire tomber dans le précipice. Je sentis ses doigts me caresser doucement les bourses avec que l'un d'entre eux vienne effleurer mon entrée. Je sursautais d'un coup.
— As-tu du lubrifiant, Ren ? Et une capote ?
Je le regardais quelque seconde. Complètement interdit. Mon cerveau était tellement embrouillé par les sensations que sa bouche et ses doigts venaient de me prodiguer que j'avais oublié le plus important. Je tendis le bras et ouvrit le tiroir de la table de nuit. Je fouillais dedans et ressortis la bouteille de lubrifiant et le préservatif. Je le regardais les prendre et poser la capote sur le lit. Du pouce, il ouvrit le bouchon et se versa du gel sur les doigts qu'il entreprit de faire chauffer avant de revenir entre mes fesses. Ses doigts se firent tantôt taquins, tantôt insistants. Puis... je mes muscles cédèrent sous la tendre pression de ses doigts et il les glissa doucement dans mon canal brûlant. Je ne pus empêcher de crier de plaisir.
Il prit son temps pour m'assouplir avec ses doigts. J'avais comme l'impression qu'il voulait vraiment prendre soin de moi. Qu'il voulait que cette soirée reste gravée dans mon esprit. Comme-ci... comme-ci c'était un au revoir. Je me crispais soudainement autour de ses doigts.
— Je suis là, bébé. Je reste là ne t'en fais pas, me dis la voix douce de Kane à mon oreille. Ouvre-toi pour moi Ren. Laisse-moi te pénétrer et te faire l'amour.
Je me mordis la lèvre inférieure et me détendis à nouveau. Puis il retira ses doigts quand il jugea que j'étais prêt pour la suite de l'aventure. Je le regardais mettre rapidement la capote et l'enduire de lubrifiant. Bon sang ! Il n'avait jamais été aussi beau qu'en cet instant, alors qu'il tenait sa queue longue et large dans sa main. Sa langue suivit le tracé de mes lèvres alors qu'il se positionnait entre mes cuisses largement écartées pour lui.
Il glissa mes mains sous mes cuisses et souleva mes jambes pour les poser sur ses larges épaules. Son gland gainer se fit soudain froid contre mon intimité. Il se poussa un peu en moi avant de se reculer. Puis il revint et cette fois-ci, il entra en moi. Je criais de plaisir alors que sa queue écartait les parois de mon anus. Je le sentis se glisser en moi centimètre par centimètre. Sentais les veines caresser mes chairs intérieures. Puis il fut là. Au fond de moi. Me remplissant comme jamais personne ne m'avait rempli. Il était à sa place. Il était fait pour moi.
Et il commença à bouger en moi.
Ce fut d'abord lent et amoureux. Puis voyant que je suivais le mouvement de son bassin, son rythme se fit plus soutenu. Il accélérait en moi. Venant effleurer cette boule au fond de moi. Je me cambrais alors que sa chair frappait la mienne. Alors que mes cris se faisaient de plus en plus fort dans ma chambre, je croisais son regard. Et j'y lus tout ce que je voulais savoir.
Kane m'aimait. Il m'aimait comme je l'aimais.
Notre danse dura de longues minutes. Tellement longues que je crus à un moment donner qu'elles s’étaient changées en heure. Il me faisait perdre toute notion du temps. Je crispais mes doigts sur ses hanches alors que le plaisir montait en moi crescendo. Cela me vrilla les reins. Mes sens et mes veines se mirent à brûler d'un feu ardent et je me mis à crier plus fort avant de jouir sur mon ventre et mon torse sans qu'il n’ait besoin de me toucher.
Je le sentis se tendre au-dessus de moi. Son souffle s’était fait rauque et hacher. Ses muscles et ses veines étaient proches de la rupture et je sus qu'il allait jouir. Je ne sut pas se qui se passa, mais, bientôt je sentis plusieurs jets de semence frapper mon ventre et me torse. Il c'était retiré de moi, avait enlever la capote et c'était fini sur ma chair.
Il s'écroula sur moi et je le serrais dans mes bras. Nos deux cœurs battant la même mesure. Nos souffles étaient erratiques. Nos corps tremblaient de la passion qui avait été assouvie. J'étais bien dans ses bras et je savais qu'il était bien dans les miens.
Il tourna doucement la tête et ses lèvres effleurèrent la colonne de mon cou. Je l'entendis prendre une grande inspiration et son souffle chatouilla ma peau brûlante.
— Je t'aime, Ren. Je t'ai toujours aimé. Cela m'a presque achever de te voir avec lui.
Je me figeais sous son corps. Il venait de dire les mots que j'attendais depuis longtemps.
— Je t'aime aussi Kane. Depuis si longtemps. Le baiser que Roy et moi avons échangé de voulais ne rien dire.
— Tu le désirais et il te désirait, me répondit-il avec une voix boudeuse.
— Je reconnais que oui. Il faudrait être con et aveugle pour ne pas le désirer. Mais c'est toi que je veux.
Il se redressa et me regarda longuement dans les yeux. Oh oui ! Je l'aimais. Et pour rien au monde je ne voudrais être dans les bras de quelqu'un d'autre.
Même si je m'étais imaginé vivre une aventure avec Roy. Il n'était pas Kane.
Car Kane possédait quelque chose de moi que personne d'autre ne pourrait avoir.
Il possédait mon coeur.
Mais à quoi pensais-je moi ? Je ne me reconnaissais pas. Ce n'était pas moi. Je n'étais pas cet homme qui était acculé contre le mur d'un vieil immeuble en ruine.
Je n'étais pas cet homme qui laissait son vis-à-vis glisser une cuisse puissante entre les siennes pour les écarter.
Je n'étais pas cet homme qui laissait son vis-à-vis remonter son genou et lui effleurer son entrejambe qui répondait à cette proximité.
Et je n'étais pas cet homme qui laissait son vis-à-vis franchir la distance qui restait pour venir poser ses lèvres contre les miens.
Bon sang ! Je venais de mourir et de grimper au Paradis. J'avais rêvé pendant toute mon adolescence à ses lèvres prenant les miennes. J'avais rêvé un bon nombre de fois que Roy Graham, me fasse se qu'il était en train de faire. Il allait me rendre complètement fou. Ce n'était pas possible.
Lorsque ça langue caressa mes lèvres closes, je ne put que les écarter pour laisser échapper un gémissement de plaisir. Et le bougre. Il en profita pour la plonger dans la caverne chaude et humide de ma bouche. Je sais que j'aurais dû le repousser. Il était le petit ami de Kane. Je ne pouvais pas faire cela à l'homme que j'aimais. Mais aller dire ça à ma langue qui s’était mise d'elle-même en mouvement et qui caressa sa jumelle.
Le baiser que nous échangeâmes parut durer une éternité. Lorsque Roy s'écarta de moi, son souffle était aussi erratique que le mien. Je sentis sa main remonter le long de mon torse et bientôt ses doigts se posèrent sur ma gorge. Son pouce me caressa la veine qui battant de façon désordonner. Il venait, avec un simple baiser, de chambouler tout ce en quoi je croyais.
— Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai envie de toi, Ren. Te revoir a réveillé le feu de mon désir pour toi.
J'écarquillais les yeux de surprise. Il ne venait quand même pas de dire ce que j'avais entendu quand même. Roy Graham ne pouvait pas me désirer. C'était impossible. Totalement et irrémédiablement impossible.
— Tu es avec Kane. Il n'est pas...
Un de ses doigts se posa sur mes lèvres pour m'empêcher de continuer. Bordel ! Je n'avais qu'une envie, c'était d'entrouvrir à nouveau les lèvres et de sucer son doigt.
— Je ne sors pas avec Kane. Nous avons juste un arrangement. Quand je reviens en ville, nous couchons ensemble. Il n'y a aucun sentiment entre lui et moi.
Pitié, voilà qu'il me disait ce que mon corps voulait qu'il dise. Ils n'étaient pas en couple. Juste des copains de baise. Attends ! Attends ! Attends ! Mais alors si Roy n'était pas le petit ami de Kane, pourquoi celui-ci n'arrêtait pas de dire qu'il allait revoir son petit ami ?
— Tu mens. Kane m'a dit qu'il t'attendait avec impatience, lui crachais-je au visage.
Un léger sourire effleura ses lèvres sensuelles. Des lèvres que j'avais envie de mordiller. Léché et sucer. Oh bon sang ! Pourquoi cet homme me faisait-il autant d'effet. Je ne comprenais pas ce qui se passait entre nous deux. Mais en tous cas, un lien s’était forgé au cours de ce baiser.
— Je ne te mens pas, Ren. Si Kane a parlé de quelqu'un, ce n'était certainement pas moi.
Je le regardais longuement. L'éclat qu'il y avait dans ses yeux me disait qu'il avait raison. Kane ne parlait pas de lui. Mais alors, il parlait de qui ? Ce n'était pas moi, puisqu'il ne me voyait comme un ami et rien de plus.
— Je peux savoir ce que vous faites tous les deux ? retentit une voix charger de colère.
Je tournais lentement la tête et je me figeais en reconnaissant Kane. Oh merde ! Le regard qu'il lançait à Roy n'était pas bon. Je le connaissais assez pour savoir que quelque chose n'allait pas.
— J'embrassais simplement Ren, déclara Roy alors que je manquais de m'étouffer avec ma salive.
— Oh ! Tu embrassais Ren. De quel droit te permets-tu de faire cela ?
Je regardais avec surprise l'échange qui se déroulait entre Roy et mon meilleur ami. Était-ce de la jalousie que j'entendais dans ça voix ? Je n'aurais su le dire, puisque Kane ne s’était jamais intéressé à moi.
— Pourquoi ne le ferais-je pas ? Ren est un bel homme. Il n'y a que les crétins dans ton genre que ne voit rien.
— Je sais parfaitement comment est Ren. Il est même plus que cela , répondit Kane.
Attends deux minutes là. Kane venait bien de dire ce que j'avais entendu ? Seigneur ! Kane m'avait remarqué ? Ce n'était pas possible.
— Craindrais-tu la concurrence, Kane ? Pourtant, tu es bien heureux de partager mon lit chaque fois que je reviens ici.
Je décidais d'intervenir. Il était passé d'un stade de "Roulage de pelle" à "je vais te tuer parce que tu as osé embrasser Ren". Non pas que cela me dérange que l'on se batte pour moi. Mais merde alors. Ils avaient quel âge tous les deux ? Quinze ans ? On était bien loin des 25 ans que nous avions. J'avais l'impression d'être pris entre deux feux. Ils se comportaient comme deux coqs devant une poule. Sauf que la poule, c'était moi. Et j'étais loin de ressembler à cette volaille.
— S'il vous plait. Vous pouvez vous calmer un peu. Je n'ai pas envie d'attirer le regard des passants sur nous. Et arrêter de vous comporter comme deux gamins, leur dis-je.
Et je crus avoir lâché une bombe. Les deux hommes se tournèrent vers moi et je crus qu'ils allaient me tuer sur place. J'étais passé de "l'homme invisible" à "l'homme que l'on remarque". Cela me faisait tout bizarre. Vraiment.
Je levais doucement mes mains en signe de paix.
— Vous savez quoi ? Je vais vous laisser à votre combat de coqs. J'ai autre chose à foutre que de vous regarder.
Je ne leur laissais même pas le temps de dire quoi que ce soit que je quittais la ruelle sans leur adresser un seul regard. Sur le coup, j'étais plutôt content que l'on s'intéresse à moi. Mais là... cela dépassait l'entendement.
***
Il était autour des 21 h quand j'entendis la sonnette de la porte de mon appartement. M'enroulant dans une serviette, je quittais la salle de bain pour aller ouvrir. Je traversais le salon quand la sonnette se fit de nouveau entendre. Impatiente.
— J'arrive. Pas la peine de vous exister sur ma sonnette. Elle ne vous a rien...
Je stoppais net après avoir la porte de l'appartement. Devant moi se tenait Kane. Tout de cuir vêtu. Et bon sang ! Il était la tentation pure. C'était la première fois depuis que je le connaissais que je le voyais porter du cuir. Et je devais bien l'avouer, cela lui allait comme un gant. La matière moulait tout les muscles qu'il s’était sculpté au cours de ses dernières années. Mettant en avant sa morphologie.
— Que viens-tu faire ici, Kane ? lui demandais-je soudainement.
— Je peux entrer ? Il faut que je te parle, me dit-il en plongeant son regard dans le mien.
Que voulez-vous que je dise à ça. Je n'allais pas rester planter sur la plier simplement vêtu d'une serviette alors que n'importe qui pouvait me griller comme ça.
— Entre, lui dis-je en me décalant sur le côté pour le laisser passer.
Il entra à l'intérieur et prit automatiquement le chemin du salon. Je me faisais violence pour ne pas laisser mon regard s'attarder sur le cul mis en valeur par le cuir. Eh merde ! Trop tard. Mon regard venait de se poser dessus et... c'était une perfection. Un véritable oeuvre d'art.
— Tu voulais me parler de quoi ? demandais-je impatient.
— Ai-je besoin de te le demander ? me répondit-il en me fixant de son regard.
— Je n'ai pas envie de jouer aux devinettes. J'ai passé l'âge, Kane. Alors, dis-moi ce que tu veux et barre-toi.
J'étais lasse de toutes ses gamineries depuis l'épisode de la ruelle. Je ne voulais qu'une chose, enlever ma serviette, me glisser dans mes draps de satin noir et dormir.
— Tu as laissé Roy t'embrasser, me balança-t-il en pleine figure.
Je me passais une main sur le visage et soupirais. Pitié. Qu'avais-je donc fait pour que ma journée tourne au cauchemar ? Elle avait si bien commencé. Et elle se terminait en catastrophe.
— C'est vrai. Et tu veux savoir ? J'ai aimé. J'ai aimé qu'il m'embrasse. Et si nous n'étions pas dans cette ruelle, je l'aurais laissé faire bien plus, révélais-je en craquant complètement. J'avais besoin de vider mon sac.
— Je te croyais amoureux de moi, me dit-il doucement. Trop doucement.
Je restais complètement interdit. Je n'en croyais pas mes oreilles. La jalousie lui faisait dire n'importe quoi. Enfin, il disait la vérité, mais je ne pensais pas qu'il me la balancerait de cette façon. Pas comme ça. Pas maintenant.
— Je le suis. Mais à quoi bon espérer. Tu n'as pas ton petit ami à aller retrouver. Oui, je t'ai entendu au téléphone, repris-je en voyant sa tête.
— Il est devant moi, lâcha-t-il d'un seul coup.
Avant même que je ne puisse répondre, Kane c'était approcher de moi, avait agripper ma nuque et me prenait les lèvres pour un baiser qui me fit recroqueviller mes orteils sur le sol. Son bras libre se glissa automatiquement autour de ma taille quand je sentis mes jambes devenir de la guimauve.
J'étais tenté de le repousser, car je ne voulais pas espérer quelque chose qu'il regretterait après. Mais quand sa langue franchit le barrage de mes lèvres, je m'agrippais violemment à ses épaules. Il était là. Coller contre moi. Sa langue dans ma bouche jouée avec la mienne et... oh... je sentais même son excitation contre mon ventre. Il me désirait. Kane avait envie de moi. Je pouvais enfin toucher le Paradis.
Je sentis sa main quitter ma nuque et descendre doucement le long de mon dos, m'arrachant des gémissements rauques. Bientôt, la serviette se retrouva au sol et mon sexe entra en contact avec la rudesse du pantalon en cuir qu'il portait. Et je vous mentirais si je vous disais que la caresse de la matière sur mon gland était horrible. La sensation était merveilleuse.
Absolument merveilleuse.
Je me rendis compte, alors que je me frottais contre que je voulais plus. Je voulais beaucoup plus que se frottement et que ça langue dans ma bouche. Je le voulais au-dessus de moi, me labourant les reins de ses coups de boutoir. Je voulais le sentir au plus profond de mon corps. Je voulais qu'il me marque comme sien. Je le voulais à en mourir.
J'eus l'impression que le lien qui s’était forgé entre Roy et moi dans la ruelle après le baiser que nous avions échangé était en train de se briser pour que je puisse en créer un autre avec Kane. Un lieu beaucoup plus puissant que celui que j'avais ressenti. Celui était... violent. Brutal. Animal. Il était brûlant. Tellement brûlant qu'il incendiait mes veines.
— J'ai envie de toi, Ren. Je t'en prie, laisse-moi te faire mien. Je veux que tu m'appartiennes, me dit Kane contre mes lèvres.
Je ne pus qu'acquiescer, incapable de dire la moindre chose. C'était comme-ci je venais de perdre la parole. Le bras de Kane s'enroula autour de ma taille et il me souleva comme-ci je ne pesais rien.
Par pur instinct, je nouais mes jambes autour de sa taille et me frottais à lui comme une vraie dévergonder. Je voulais plus de contact. J'avais besoin de plus de contact. Je voulais le sentir contre moi. Sentir son corps se plaquer contre le mien. Sentit sa chair glissée et claquer contre la mienne. Je voulais tout de Kane.
***
Lorsque je sentis la douceur du drap sous mon dos, je sus que nous étions arrivés dans ma chambre. Le baiser que nous avions échangé m'avait fait perdre toute notion du temps. J'ouvris les yeux et le regardais se dresser devant. Nu. Il était superbe. J'avais eu plusieurs fois le loisir de l'admirer dans les vestiaires quand nous revenions de notre entraînement de foot. J'étais toujours en admiration devant lui. Mais cette fois-ci je pouvais l'admirer de tout mon soul. Car là, il était à moi.
Je le regardais monter sur le lit et ramper au-dessus de moi. Je ne pus m'empêcher de me lécher les lèvres quand sa puissante cuisse se glissa entre les miennes pour les écarter. Sentir son genou contre mes bourses manqua de me faire perdre les pédales. Bientôt, je sentis ses lèvres descendre le long de mon cou et venir parsemer mon torse de baiser. Il me lécha jusqu'à ce que sa langue effleure mon gland.
Le sourire qu'il m'adressa manqua de me faire jouir. Il était magnifique et... un cri s'échappa de ma bouche quand je le sentis me prendre jusqu'au fond de sa gorge. Le lent mouvement de va et viens qu'il fit, m'envoya presque par-dessus bord. Il manqua de me faire tomber dans le précipice. Je sentis ses doigts me caresser doucement les bourses avec que l'un d'entre eux vienne effleurer mon entrée. Je sursautais d'un coup.
— As-tu du lubrifiant, Ren ? Et une capote ?
Je le regardais quelque seconde. Complètement interdit. Mon cerveau était tellement embrouillé par les sensations que sa bouche et ses doigts venaient de me prodiguer que j'avais oublié le plus important. Je tendis le bras et ouvrit le tiroir de la table de nuit. Je fouillais dedans et ressortis la bouteille de lubrifiant et le préservatif. Je le regardais les prendre et poser la capote sur le lit. Du pouce, il ouvrit le bouchon et se versa du gel sur les doigts qu'il entreprit de faire chauffer avant de revenir entre mes fesses. Ses doigts se firent tantôt taquins, tantôt insistants. Puis... je mes muscles cédèrent sous la tendre pression de ses doigts et il les glissa doucement dans mon canal brûlant. Je ne pus empêcher de crier de plaisir.
Il prit son temps pour m'assouplir avec ses doigts. J'avais comme l'impression qu'il voulait vraiment prendre soin de moi. Qu'il voulait que cette soirée reste gravée dans mon esprit. Comme-ci... comme-ci c'était un au revoir. Je me crispais soudainement autour de ses doigts.
— Je suis là, bébé. Je reste là ne t'en fais pas, me dis la voix douce de Kane à mon oreille. Ouvre-toi pour moi Ren. Laisse-moi te pénétrer et te faire l'amour.
Je me mordis la lèvre inférieure et me détendis à nouveau. Puis il retira ses doigts quand il jugea que j'étais prêt pour la suite de l'aventure. Je le regardais mettre rapidement la capote et l'enduire de lubrifiant. Bon sang ! Il n'avait jamais été aussi beau qu'en cet instant, alors qu'il tenait sa queue longue et large dans sa main. Sa langue suivit le tracé de mes lèvres alors qu'il se positionnait entre mes cuisses largement écartées pour lui.
Il glissa mes mains sous mes cuisses et souleva mes jambes pour les poser sur ses larges épaules. Son gland gainer se fit soudain froid contre mon intimité. Il se poussa un peu en moi avant de se reculer. Puis il revint et cette fois-ci, il entra en moi. Je criais de plaisir alors que sa queue écartait les parois de mon anus. Je le sentis se glisser en moi centimètre par centimètre. Sentais les veines caresser mes chairs intérieures. Puis il fut là. Au fond de moi. Me remplissant comme jamais personne ne m'avait rempli. Il était à sa place. Il était fait pour moi.
Et il commença à bouger en moi.
Ce fut d'abord lent et amoureux. Puis voyant que je suivais le mouvement de son bassin, son rythme se fit plus soutenu. Il accélérait en moi. Venant effleurer cette boule au fond de moi. Je me cambrais alors que sa chair frappait la mienne. Alors que mes cris se faisaient de plus en plus fort dans ma chambre, je croisais son regard. Et j'y lus tout ce que je voulais savoir.
Kane m'aimait. Il m'aimait comme je l'aimais.
Notre danse dura de longues minutes. Tellement longues que je crus à un moment donner qu'elles s’étaient changées en heure. Il me faisait perdre toute notion du temps. Je crispais mes doigts sur ses hanches alors que le plaisir montait en moi crescendo. Cela me vrilla les reins. Mes sens et mes veines se mirent à brûler d'un feu ardent et je me mis à crier plus fort avant de jouir sur mon ventre et mon torse sans qu'il n’ait besoin de me toucher.
Je le sentis se tendre au-dessus de moi. Son souffle s’était fait rauque et hacher. Ses muscles et ses veines étaient proches de la rupture et je sus qu'il allait jouir. Je ne sut pas se qui se passa, mais, bientôt je sentis plusieurs jets de semence frapper mon ventre et me torse. Il c'était retiré de moi, avait enlever la capote et c'était fini sur ma chair.
Il s'écroula sur moi et je le serrais dans mes bras. Nos deux cœurs battant la même mesure. Nos souffles étaient erratiques. Nos corps tremblaient de la passion qui avait été assouvie. J'étais bien dans ses bras et je savais qu'il était bien dans les miens.
Il tourna doucement la tête et ses lèvres effleurèrent la colonne de mon cou. Je l'entendis prendre une grande inspiration et son souffle chatouilla ma peau brûlante.
— Je t'aime, Ren. Je t'ai toujours aimé. Cela m'a presque achever de te voir avec lui.
Je me figeais sous son corps. Il venait de dire les mots que j'attendais depuis longtemps.
— Je t'aime aussi Kane. Depuis si longtemps. Le baiser que Roy et moi avons échangé de voulais ne rien dire.
— Tu le désirais et il te désirait, me répondit-il avec une voix boudeuse.
— Je reconnais que oui. Il faudrait être con et aveugle pour ne pas le désirer. Mais c'est toi que je veux.
Il se redressa et me regarda longuement dans les yeux. Oh oui ! Je l'aimais. Et pour rien au monde je ne voudrais être dans les bras de quelqu'un d'autre.
Même si je m'étais imaginé vivre une aventure avec Roy. Il n'était pas Kane.
Car Kane possédait quelque chose de moi que personne d'autre ne pourrait avoir.
Il possédait mon coeur.