Cela faisait quatre jours qu’Oran jouait au garde blesser depuis ce qui c’était passé avec Sheridan et Kyren. Les deux hommes avaient été sérieusement blessé par Craden et Yannis avant leur mise à mort et depuis il s’assurait qu’ils ne leur arrivent rien. Le deuxième jour, Kyren avait souffert d’une forte fière qui avait manqué de le faire basculer du côté de la mort. Le médecin familial lui avait clairement dit que ce n’était qu’une question d’heure avant qu’il ne rende son dernier souffle. Et pourtant… Kyren était toujours en vie. Il l’avait vu lutter comme jamais il n’avait vu quelqu’un lutter. A sa plus grande surprise, il avait découvert que c’était le lien qu’il partageait avec Sheridan et lui qui l’avait maintenu vivant.
Quant il en avait parlé avec les anciens, ceux-ci lui avait répondu qu’avec son statut d’Alpha suprême, il pouvait le faire revenir. Qu’il pouvait partager une partie de sa puissance pour le guérir. Et il ne s’était pas fait prier pour le faire. Pour la bonne raison qu’il n’était pas prête à le laisser partir. Il n’était pas prêt à le laisser mourir et encore moins Sheridan. Il les aimait comme des fous et ne plus pouvoir vivre avec l’un comme l’autre était inconcevable.
Lorsque Kyren lui avait dit de choisir Sheridan quand il était acculé par Craden, il avait manqué de lui hurler dessus. De le rejoindre et de lui mettre son poing dans la figure. Mais pourtant, les mots qu’il avait dits, c’était avéré vrai. Sheridan et lui pouvait vivre s’il n’était plus là. Mais si c’était qu’il aurait sacrifié, il savait que Kyren et lui n’aurait pu faire le chemin ensemble. Ils se seraient déchirer et il aurait pu en venir à vouloir la mort de Kyren et le tuer dans un excès de colère. Et ce connaissant, il ne se saurait jamais pardonner cela.
Assit sur l’un des canapés du salon, il regarda les cartons qu’il avait sortit de la chambre d’ami. C’était les affaires d’Irvin. Il n’avait jamais pu s’en séparer quand son mari avait disparu. Il savait qu’il aurait du le faire depuis longtemps, mais d’une certaine façon, il ne voulait pas le laisser partir. Mais avec les deux hommes qui étaient à présent dans sa maison et qui lui avaient volé son cœur, il su qu’il était temps pour lui de le faire. Il se leva, prit le carton et allait sortir du salon quand son regard tomba sur une lettre qu’il n’avait jamais vu avant.
Reposant le carton, il prit la lettre et s’assit à nouveau. Il regarda longuement l’enveloppe. Son prénom y était inscrit dessus et au vu de la manière dont c’était écrit, il su que c’était Irvin. Il avait toujours eu une écriture d’une grande douceur. C’était simple et… calligraphier. Il la tourna longuement entre ses doigts. Ayant peur de découvrir se que contenait l’enveloppe. Mais il avait besoin de le savoir.
Reprenant son souffle et les mains tremblantes, il commença à ouvrir l’enveloppe. Il pouvait entendre son cœur battre la chamade dans sa poitrine et il avait peur que celui finisse par lâcher. Sortant la feuille de son enveloppe de papier, il la regarda de nouveau avant de la déplier. Puis, sans attendre, il commença à lire les lignes qui étaient écrites.
« Mon amour,
Si tu lis cette lettre, c’est parce que tu t’es enfin décidé à faire le tri dans mes affaires et que ta vie c’est adoucie. Je ne doutais pas une seconde que tu finirais par trouver quelqu’un d’autre pour t’aimer comme tu le mérites.
Maintenant que je ne suis plus là, il est temps pour moi de t’avouer quelque chose. Je sais que j’aurais du le faire bien avant ma mort, mais je m’étais toujours promis de garder cela pour moi. Pour ne pas t’inquiéter sachant parfaitement comment tu étais.
J’ai su bien avant notre rencontre que j’allais mourir. Tu sais que certains des anciens ont un sixième sens, celui de connaître le futur. C’est pour cela qu’ils ont changé le statut des omégas. Ils savaient que nous finirions par devenir de plus en plus importants. Mais je m’égare.
Je savais depuis l’âge de quatorze ans que j’allais mourir. L’un des anciens de ma meute d’origine l’a prédit. J’aurais une vie courte, mais bien remplie avec un homme qui allait m’aimer au-delà de toutes raisons. C’est pour cela que mes parents ont pris la décision de quitter notre meute d’origine pour éviter que le pire m’arrive. Je pense que s’ils avaient su, nous n’aurions jamais quitté notre meute. Mais je n’aurais jamais fait ta connaissance quand nous t’avons demandé asile.
Croiser ton regard ce jour-là alors que tu étais sur le perron de ta maison a été la plus belle chose qui m’était arrivée depuis notre départ de ma meute. J’ai su à cet instant que je ne repartirais jamais et que j’avais trouvé mon futur. Tu étais tout ce que j’aimais chez un homme et je ne pensais pas à ce moment-là que l’homme de mes rêves existait vraiment.
C’est pour cela que je n’ai pas hésité une seule seconde quand j’ai eu l’opportunité de pénétrer chez toi par effraction. Car je savais que tu serais présent et je savais également que tu ressentais la même attirance que j’avais pour toi. Et je n’ai pas hésité à te laisser me faire la cour pour être avec toi. Je n’ai jamais voulu un autre homme que toi.
Je sais que tu as souffert de ma mort. Qu’elle a dû être terrible pour moi comme pour toi, mais je t’en prie mon amour, je ne veux pas que tu te tiennes responsable de ce qui m’est arrivé alors que mon destin était déjà sceller le jour de ma naissance. Je ne veux pas que tu pleures ma mort uniquement parce que tu penses que c’est de ta faute.
Je ne veux pas que tu survives, Oran. Je veux que tu vives. Je veux que tu puisses continuer ton chemin auprès d’un homme qui te rendra ton amour en centuple. Et si ce n’est pas le cas, alors aime-le comme tu m’as aimé et laisse-le venir à toi quant il sera sur de ces sentiments pour toi. »
Les larmes qui coulèrent le long des joues d’Oran lui voilèrent tellement les yeux, qu’il fut incapable de continuer sa lecture. Il ne pouvait pas croire ce qu’il était en train de lire. Irvin… Irvin ne pouvait pas… Il… c’était… Il porta une main à ses yeux et les essuya rapidement pour terminer la lettre d’Irvin.
« Maintenant, je dois t’avouer une autre petite chose. Tu sais que lorsqu’un compagnon décède, son esprit ne disparaît jamais tant que la personne vivante n’a pas fait son deuil. Et si tu as pris connaissance de cette lettre, c’est parce que tu te bats encore contre ma mort et que tu n’accepte pas qu’elle nous ait séparé aussi brutalement. Que tu ne l’as toujours pas accepté et qu’il t’est difficile de me laisser partir. Et crois-moi que j’aurais certainement fait la même chose.
Mais tu me connais assez pour savoir que je suis aussi têtu qu’une mule et que jamais, jamais je ne te laisserais affronter le reste de ton existence seul comme je pense que tu auras envie de le faire. Il est absolument or de question pour moi de te laisser faire cela. Je t’aime beaucoup trop pour te laisser vivre les prochaines décennies sans aucune personne à tes côtés.
Alors malgré ma qualité d’esprit non visible, je vais faire en sorte que tu rencontres l’homme qui sera là pour adoucir la peine et la douleur de ton cœur. Je te connais, Oran Lesley Byrne. Je sais quel genre d’homme t’attire. Et je vais m’évertuer à te trouver celui dont tu as besoin. Je ne te demanderais qu’une seule et unique chose. Ne le repousse. Ne lutte pas contre l’attirance que tu auras pour lui. Ne mets surtout pas mon fantôme entre vous si tu as une chance d’être de nouveau heureux. S’il y a bien une seule chose que je refuse, c’est de te voir devenir comme bon nombre d’alpha.
Un loup solitaire.
Tu es fait pour aimer et être aimé. Tu as besoin d’un homme qui sera effacé lentement mon souvenir. Je ne dis pas que tu dois m’oublier, mais je te demande simplement de me laisser partir. Il faut que tu me laisses partir pour que tu puisses continuer à avancer et que tu deviennes le plus grand alpha de tous les temps.
N’oublie pas Oran que je t’aime. Que je t’ai toujours aimé et que je t’aimerais à jamais. Même par delà la mort. Je t’attendrais. Je vous attendrais ton nouveau compagnon et toi. Peut-être que nous aurons une belle vie ensemble dans l’au-delà.
Va. Vole et aime à nouveau mon amour. Quoi que tu décides, je serais toujours avec toi. Si ce n’est en pensé, cela sera dans ton cœur.
Ouvre-toi de nouveau à l’amour, car c’est quelque chose de précieux qu’il faut avoir avec soi pour continuer d’avancer.
Avance mon tendre époux. Continue ta vie et sois heureux. Tu as ma bénédiction. Tu l’as toujours eue et tu l’auras toujours.
Je t’aime et je t’aimerais à tout jamais.
Irvin. »
La lettre lui échappa soudainement des mains alors que son visage était noyé sous les larmes. Il ne fut pas conscient qu’il glissait lentement à genoux entre le canapé et la table basse alors qu’il portait ses mains à son visage. Son corps tout entier fut secoué de sanglots alors qu’il assimilait lentement les mots qu’Irvin lui avait écrits. Il lui donnait son accord pour qu’enfin il fasse son deuil. Tout comme il lui donnait son accord pour refaire sa vie.
Se fut de large main se glissant autour de lui qui le firent soudainement sursauter. Il redressa doucement son visage et croisa le regard dragon de Kyren. Celui avait l’air inquiet. Mais alors qu’il le dévisageait, certains mots d’Irvin le frappèrent de plein fouet. Il lui avait dit qu’en temps qu’esprit, il allait s’évertuer de trouver celui dont il avait besoin. Celui qui viendrait à apaiser la douleur de son cœur. Il avait rencontré Kyren puis Sheridan avant que sa route ne croise de nouveau l’humain. Ce pouvait-il qu’Irvin soit le responsable de leur rencontre ? Ce pouvait-il qu’Irvin ai donné un coup de pouce au destin ? Cela était fort possible.
— Chéri, que t’arrive-t-il ? demanda doucement Kyren en encadrant doucement le visage d’Oran et de lui essuyer les joues.
Oran se redressa pour être à la hauteur de Kyren. Il avait besoin de pouvoir plonger son regard dans les yeux dragon de son amant.
— Il va à amener à moi. Il vous à mis sur ma route, s’écria soudainement Oran.
Il regarda l’air perdu de Kyren se dessiner sur son visage.
— Irvin. C’est lui. C’est lui qui vous à fait venir à moi. Il… il l’a écrit sur la lettre qu’il m’a laissée. Vous êtes les hommes qu’il m’a promis.
— Oran ! Regarde-moi s’il te plait, demanda Kyren.
Il attendit d’avoir toute l’attention de l’alpha pour enchaîner :
— Je doute que ton mari disparu est fait quoi que se soit. Je ne dis pas que je ne crois pas à ces choses, mais… crois-tu vraiment que…
Kyren s’arrêta de parler quand Oran lui mit la lettre sous le nez. Ne pouvant faire d’autre choix que de lire ce qu’elle contenait. Et au fur et à mesure de sa lecture, son regard s’écarquilla de surprise. Bon sang ! Oran n’avait pas mentit. Irvin avait tout fait pour que son mari retrouve le bonheur. Ce pouvait-il qu’en sauvant Sheridan il se soit donner une nouvelle chance avec Oran grâce à Irvin ? C’était fort possible.
— Sheridan est toujours dans sa chambre ? demanda Oran.
— Non, il est sortit quand il t’a vu avec la lettre. Il doit être dehors en se moment même.
— Bien ! Allons retrouver notre homme, lui répondit Oran se redressant et en lui tendant la main.
Kyren la lui prit pour se lever et tout deux sortirent pour rejoindre leur homme.
***
Sheridan se tenait tranquillement immobile au bord du lac qui bordait la meute d’Oran. Lorsqu’il l’avait vu en train de lire le papier qu’il avait dans les mains, il avait été à deux doigts de venir le voir. Mais quand il avait vu ses larges épaules êtres secouer par les sanglots, il avait préféré le laisser seul. Il savait qu’il aurait du le rejoindre, mais il supposait qu’il aurait aimé un peux de liberté. C’était pour cela qu’il avait préféré se rendre ici. C’était l’endroit parfait pour y réfléchir correctement. Surtout après ce qu’il s’était passé quatre jours plus tôt.
Malgré qu’il ait eu son esprit vide après l’arrivé de Craden dans la maison, il avait quand même comprit les paroles qui avaient été dites. Il se souvenait encore parfaitement comment Kyren avait supplié de le choisir et de le laisser mourir. Sur le coup, il n’avait pas vraiment assimilé les paroles. Puis quand elles avaient finit par pénétrer son cerveau brumeux, il avait comprit. Il avait comprit que Kyren était prêt à se sacrifié pour qu’Oran et lui puisse vive tous les deux.
C’était à se moment qu’il avait réellement prit conscience de l’amour que les deux hommes avaient pour lui. Car si Kyren c’était proposer en sacrifice, c’était parce qu’il savait qu’Oran et lui pouvaient vivre sans sa présence. Qu’ils pouvaient se guérir mutuellement pour se soigner. Ce pouvait-il réellement que Kyren soit assez amoureux de lui pour qu’il vive ? Certainement. Et lui qu’avait-il a donner hormis une coquille vive ?
— Shéridan ? entendit-il Kyren demander.
Sheridan se retourna et regarda les deux hommes qui se tenaient à quelque pas de lui. Ces hommes avaient besoin d’amour. Besoin d’un troisième homme qui serait capable de leur dire ces mots. Ceux qui font exploser le cœur d’une joie infinie. Et ce n’était pas lui.
A la façon dont ils le regardaient, il savait que ce n’était pas lui. Il n’était pas fait pour ces deux hommes. Il fallait qu’ils l’oubli et qu’ils passent à autre chose. Rien de bon ne pourrait ressortir de cette relation s’il n’était pas capable de leur dire se qu’il avait sur le cœur.
— Tu commences à nous faire peur, dit Oran en le regardant de ses magnifiques prunelles. Dis-nous se qui te chagrine.
Sheridan laissa échapper un long soupir. Il devait leur dire. Il leur devait bien cela après tout ce qu’ils avaient fait pour lui.
— Je ne suis pas sur de pouvoir dire les mots que vous voulez entendre. Je suis casé. Complètement casé. J’ai commencé à l’être quand l’alpha de notre meute s’en ai pris après moi. Et je l’ai complètement été quand Craden m’a brutalisé et qu’il a pris la vie de mon frère. Je…
Il fut soudainement entourer par le corps des deux hommes qui partageaient sa vie depuis plusieurs mois maintenant. Incapable de les regarder l’un comme l’autre, il baissa la tête. Ah quoi bon les regarder en face. Puis les mains puissantes de Kyren et Oran lui prirent délicatement le visage et le lui redressèrent. Son regard navigua entre le visage de l’alpha et de l’humain. Dans les yeux de ses compagnons. Dans les yeux des hommes qui avaient réussis à apaiser une partie de son cœur.
— Il me semble, Sheridan que nous ne t’avons jamais demandé de nous dire ces mots. Nous ne te forcerons jamais à nous les avouer, lui dit doucement Oran.
— Mais tu m’as mordu, Oran. Nos avons mordu Kyren et malgré qu’il soit un hum-loup, il t’a rendu ta morsure. Mon loup vous a acceptez en temps que compagnon. Et en temps que compagnon, je me dois de…
— De rien du tout, Sher, renchérit Kyren. Le plus important pour nous c’est que tu as accepté d’être à nous. Que ton loup ait accepté celui d’Oran et que tu as accepté ma nouvelle identité pour les prochaines décennies. Rien d’autre n’a d’importance.
Sheridan regarda longuement les deux hommes qui avaient, d’une certaine façon pris son cœur mais pour lesquels il était incapable de dire se qu’il ressentait réellement. Pourtant il le voulait. Il le voulait plus que tout. Mais il ne pouvait pas. Ces foutus mots restaient coincés dans sa gorge.
Il se pencha avant de presser son front contre le torse de Kyren et posa sa main sur la joue d’Oran. Il avait besoin de s’ancré alors qu’il respirait à plein poumon les deux odeurs qui l’apaisaient. Oui. Il allait finir par leur dire qu’il les aimait. Et il savait que ce jour-là, il se serait pardonner de tout ce qui c’était passé.
— Je vous promets de vous les dire, dit doucement Sheridan.
— Prend ton temps. C’est tout ce que nous te demandons, dit Kyren.
— Rien ne presse, enchaîna Oran.
Sheridan redressa la tête et prit doucement les lèvres de Kyren avant de forcer Oran à les rejoindre dans le baiser. Ils avaient su s’imposer dans sa vie chacun leur tour et de façon différente et pour rien au monde il n’aurait voulu que les choses changent.
Il avait besoin de ces deux hommes. Ils étaient aussi vitaux que l’air qu’il respirait. Etre loin d’eux n’avais aucun sens.
Quant il en avait parlé avec les anciens, ceux-ci lui avait répondu qu’avec son statut d’Alpha suprême, il pouvait le faire revenir. Qu’il pouvait partager une partie de sa puissance pour le guérir. Et il ne s’était pas fait prier pour le faire. Pour la bonne raison qu’il n’était pas prête à le laisser partir. Il n’était pas prêt à le laisser mourir et encore moins Sheridan. Il les aimait comme des fous et ne plus pouvoir vivre avec l’un comme l’autre était inconcevable.
Lorsque Kyren lui avait dit de choisir Sheridan quand il était acculé par Craden, il avait manqué de lui hurler dessus. De le rejoindre et de lui mettre son poing dans la figure. Mais pourtant, les mots qu’il avait dits, c’était avéré vrai. Sheridan et lui pouvait vivre s’il n’était plus là. Mais si c’était qu’il aurait sacrifié, il savait que Kyren et lui n’aurait pu faire le chemin ensemble. Ils se seraient déchirer et il aurait pu en venir à vouloir la mort de Kyren et le tuer dans un excès de colère. Et ce connaissant, il ne se saurait jamais pardonner cela.
Assit sur l’un des canapés du salon, il regarda les cartons qu’il avait sortit de la chambre d’ami. C’était les affaires d’Irvin. Il n’avait jamais pu s’en séparer quand son mari avait disparu. Il savait qu’il aurait du le faire depuis longtemps, mais d’une certaine façon, il ne voulait pas le laisser partir. Mais avec les deux hommes qui étaient à présent dans sa maison et qui lui avaient volé son cœur, il su qu’il était temps pour lui de le faire. Il se leva, prit le carton et allait sortir du salon quand son regard tomba sur une lettre qu’il n’avait jamais vu avant.
Reposant le carton, il prit la lettre et s’assit à nouveau. Il regarda longuement l’enveloppe. Son prénom y était inscrit dessus et au vu de la manière dont c’était écrit, il su que c’était Irvin. Il avait toujours eu une écriture d’une grande douceur. C’était simple et… calligraphier. Il la tourna longuement entre ses doigts. Ayant peur de découvrir se que contenait l’enveloppe. Mais il avait besoin de le savoir.
Reprenant son souffle et les mains tremblantes, il commença à ouvrir l’enveloppe. Il pouvait entendre son cœur battre la chamade dans sa poitrine et il avait peur que celui finisse par lâcher. Sortant la feuille de son enveloppe de papier, il la regarda de nouveau avant de la déplier. Puis, sans attendre, il commença à lire les lignes qui étaient écrites.
« Mon amour,
Si tu lis cette lettre, c’est parce que tu t’es enfin décidé à faire le tri dans mes affaires et que ta vie c’est adoucie. Je ne doutais pas une seconde que tu finirais par trouver quelqu’un d’autre pour t’aimer comme tu le mérites.
Maintenant que je ne suis plus là, il est temps pour moi de t’avouer quelque chose. Je sais que j’aurais du le faire bien avant ma mort, mais je m’étais toujours promis de garder cela pour moi. Pour ne pas t’inquiéter sachant parfaitement comment tu étais.
J’ai su bien avant notre rencontre que j’allais mourir. Tu sais que certains des anciens ont un sixième sens, celui de connaître le futur. C’est pour cela qu’ils ont changé le statut des omégas. Ils savaient que nous finirions par devenir de plus en plus importants. Mais je m’égare.
Je savais depuis l’âge de quatorze ans que j’allais mourir. L’un des anciens de ma meute d’origine l’a prédit. J’aurais une vie courte, mais bien remplie avec un homme qui allait m’aimer au-delà de toutes raisons. C’est pour cela que mes parents ont pris la décision de quitter notre meute d’origine pour éviter que le pire m’arrive. Je pense que s’ils avaient su, nous n’aurions jamais quitté notre meute. Mais je n’aurais jamais fait ta connaissance quand nous t’avons demandé asile.
Croiser ton regard ce jour-là alors que tu étais sur le perron de ta maison a été la plus belle chose qui m’était arrivée depuis notre départ de ma meute. J’ai su à cet instant que je ne repartirais jamais et que j’avais trouvé mon futur. Tu étais tout ce que j’aimais chez un homme et je ne pensais pas à ce moment-là que l’homme de mes rêves existait vraiment.
C’est pour cela que je n’ai pas hésité une seule seconde quand j’ai eu l’opportunité de pénétrer chez toi par effraction. Car je savais que tu serais présent et je savais également que tu ressentais la même attirance que j’avais pour toi. Et je n’ai pas hésité à te laisser me faire la cour pour être avec toi. Je n’ai jamais voulu un autre homme que toi.
Je sais que tu as souffert de ma mort. Qu’elle a dû être terrible pour moi comme pour toi, mais je t’en prie mon amour, je ne veux pas que tu te tiennes responsable de ce qui m’est arrivé alors que mon destin était déjà sceller le jour de ma naissance. Je ne veux pas que tu pleures ma mort uniquement parce que tu penses que c’est de ta faute.
Je ne veux pas que tu survives, Oran. Je veux que tu vives. Je veux que tu puisses continuer ton chemin auprès d’un homme qui te rendra ton amour en centuple. Et si ce n’est pas le cas, alors aime-le comme tu m’as aimé et laisse-le venir à toi quant il sera sur de ces sentiments pour toi. »
Les larmes qui coulèrent le long des joues d’Oran lui voilèrent tellement les yeux, qu’il fut incapable de continuer sa lecture. Il ne pouvait pas croire ce qu’il était en train de lire. Irvin… Irvin ne pouvait pas… Il… c’était… Il porta une main à ses yeux et les essuya rapidement pour terminer la lettre d’Irvin.
« Maintenant, je dois t’avouer une autre petite chose. Tu sais que lorsqu’un compagnon décède, son esprit ne disparaît jamais tant que la personne vivante n’a pas fait son deuil. Et si tu as pris connaissance de cette lettre, c’est parce que tu te bats encore contre ma mort et que tu n’accepte pas qu’elle nous ait séparé aussi brutalement. Que tu ne l’as toujours pas accepté et qu’il t’est difficile de me laisser partir. Et crois-moi que j’aurais certainement fait la même chose.
Mais tu me connais assez pour savoir que je suis aussi têtu qu’une mule et que jamais, jamais je ne te laisserais affronter le reste de ton existence seul comme je pense que tu auras envie de le faire. Il est absolument or de question pour moi de te laisser faire cela. Je t’aime beaucoup trop pour te laisser vivre les prochaines décennies sans aucune personne à tes côtés.
Alors malgré ma qualité d’esprit non visible, je vais faire en sorte que tu rencontres l’homme qui sera là pour adoucir la peine et la douleur de ton cœur. Je te connais, Oran Lesley Byrne. Je sais quel genre d’homme t’attire. Et je vais m’évertuer à te trouver celui dont tu as besoin. Je ne te demanderais qu’une seule et unique chose. Ne le repousse. Ne lutte pas contre l’attirance que tu auras pour lui. Ne mets surtout pas mon fantôme entre vous si tu as une chance d’être de nouveau heureux. S’il y a bien une seule chose que je refuse, c’est de te voir devenir comme bon nombre d’alpha.
Un loup solitaire.
Tu es fait pour aimer et être aimé. Tu as besoin d’un homme qui sera effacé lentement mon souvenir. Je ne dis pas que tu dois m’oublier, mais je te demande simplement de me laisser partir. Il faut que tu me laisses partir pour que tu puisses continuer à avancer et que tu deviennes le plus grand alpha de tous les temps.
N’oublie pas Oran que je t’aime. Que je t’ai toujours aimé et que je t’aimerais à jamais. Même par delà la mort. Je t’attendrais. Je vous attendrais ton nouveau compagnon et toi. Peut-être que nous aurons une belle vie ensemble dans l’au-delà.
Va. Vole et aime à nouveau mon amour. Quoi que tu décides, je serais toujours avec toi. Si ce n’est en pensé, cela sera dans ton cœur.
Ouvre-toi de nouveau à l’amour, car c’est quelque chose de précieux qu’il faut avoir avec soi pour continuer d’avancer.
Avance mon tendre époux. Continue ta vie et sois heureux. Tu as ma bénédiction. Tu l’as toujours eue et tu l’auras toujours.
Je t’aime et je t’aimerais à tout jamais.
Irvin. »
La lettre lui échappa soudainement des mains alors que son visage était noyé sous les larmes. Il ne fut pas conscient qu’il glissait lentement à genoux entre le canapé et la table basse alors qu’il portait ses mains à son visage. Son corps tout entier fut secoué de sanglots alors qu’il assimilait lentement les mots qu’Irvin lui avait écrits. Il lui donnait son accord pour qu’enfin il fasse son deuil. Tout comme il lui donnait son accord pour refaire sa vie.
Se fut de large main se glissant autour de lui qui le firent soudainement sursauter. Il redressa doucement son visage et croisa le regard dragon de Kyren. Celui avait l’air inquiet. Mais alors qu’il le dévisageait, certains mots d’Irvin le frappèrent de plein fouet. Il lui avait dit qu’en temps qu’esprit, il allait s’évertuer de trouver celui dont il avait besoin. Celui qui viendrait à apaiser la douleur de son cœur. Il avait rencontré Kyren puis Sheridan avant que sa route ne croise de nouveau l’humain. Ce pouvait-il qu’Irvin soit le responsable de leur rencontre ? Ce pouvait-il qu’Irvin ai donné un coup de pouce au destin ? Cela était fort possible.
— Chéri, que t’arrive-t-il ? demanda doucement Kyren en encadrant doucement le visage d’Oran et de lui essuyer les joues.
Oran se redressa pour être à la hauteur de Kyren. Il avait besoin de pouvoir plonger son regard dans les yeux dragon de son amant.
— Il va à amener à moi. Il vous à mis sur ma route, s’écria soudainement Oran.
Il regarda l’air perdu de Kyren se dessiner sur son visage.
— Irvin. C’est lui. C’est lui qui vous à fait venir à moi. Il… il l’a écrit sur la lettre qu’il m’a laissée. Vous êtes les hommes qu’il m’a promis.
— Oran ! Regarde-moi s’il te plait, demanda Kyren.
Il attendit d’avoir toute l’attention de l’alpha pour enchaîner :
— Je doute que ton mari disparu est fait quoi que se soit. Je ne dis pas que je ne crois pas à ces choses, mais… crois-tu vraiment que…
Kyren s’arrêta de parler quand Oran lui mit la lettre sous le nez. Ne pouvant faire d’autre choix que de lire ce qu’elle contenait. Et au fur et à mesure de sa lecture, son regard s’écarquilla de surprise. Bon sang ! Oran n’avait pas mentit. Irvin avait tout fait pour que son mari retrouve le bonheur. Ce pouvait-il qu’en sauvant Sheridan il se soit donner une nouvelle chance avec Oran grâce à Irvin ? C’était fort possible.
— Sheridan est toujours dans sa chambre ? demanda Oran.
— Non, il est sortit quand il t’a vu avec la lettre. Il doit être dehors en se moment même.
— Bien ! Allons retrouver notre homme, lui répondit Oran se redressant et en lui tendant la main.
Kyren la lui prit pour se lever et tout deux sortirent pour rejoindre leur homme.
***
Sheridan se tenait tranquillement immobile au bord du lac qui bordait la meute d’Oran. Lorsqu’il l’avait vu en train de lire le papier qu’il avait dans les mains, il avait été à deux doigts de venir le voir. Mais quand il avait vu ses larges épaules êtres secouer par les sanglots, il avait préféré le laisser seul. Il savait qu’il aurait du le rejoindre, mais il supposait qu’il aurait aimé un peux de liberté. C’était pour cela qu’il avait préféré se rendre ici. C’était l’endroit parfait pour y réfléchir correctement. Surtout après ce qu’il s’était passé quatre jours plus tôt.
Malgré qu’il ait eu son esprit vide après l’arrivé de Craden dans la maison, il avait quand même comprit les paroles qui avaient été dites. Il se souvenait encore parfaitement comment Kyren avait supplié de le choisir et de le laisser mourir. Sur le coup, il n’avait pas vraiment assimilé les paroles. Puis quand elles avaient finit par pénétrer son cerveau brumeux, il avait comprit. Il avait comprit que Kyren était prêt à se sacrifié pour qu’Oran et lui puisse vive tous les deux.
C’était à se moment qu’il avait réellement prit conscience de l’amour que les deux hommes avaient pour lui. Car si Kyren c’était proposer en sacrifice, c’était parce qu’il savait qu’Oran et lui pouvaient vivre sans sa présence. Qu’ils pouvaient se guérir mutuellement pour se soigner. Ce pouvait-il réellement que Kyren soit assez amoureux de lui pour qu’il vive ? Certainement. Et lui qu’avait-il a donner hormis une coquille vive ?
— Shéridan ? entendit-il Kyren demander.
Sheridan se retourna et regarda les deux hommes qui se tenaient à quelque pas de lui. Ces hommes avaient besoin d’amour. Besoin d’un troisième homme qui serait capable de leur dire ces mots. Ceux qui font exploser le cœur d’une joie infinie. Et ce n’était pas lui.
A la façon dont ils le regardaient, il savait que ce n’était pas lui. Il n’était pas fait pour ces deux hommes. Il fallait qu’ils l’oubli et qu’ils passent à autre chose. Rien de bon ne pourrait ressortir de cette relation s’il n’était pas capable de leur dire se qu’il avait sur le cœur.
— Tu commences à nous faire peur, dit Oran en le regardant de ses magnifiques prunelles. Dis-nous se qui te chagrine.
Sheridan laissa échapper un long soupir. Il devait leur dire. Il leur devait bien cela après tout ce qu’ils avaient fait pour lui.
— Je ne suis pas sur de pouvoir dire les mots que vous voulez entendre. Je suis casé. Complètement casé. J’ai commencé à l’être quand l’alpha de notre meute s’en ai pris après moi. Et je l’ai complètement été quand Craden m’a brutalisé et qu’il a pris la vie de mon frère. Je…
Il fut soudainement entourer par le corps des deux hommes qui partageaient sa vie depuis plusieurs mois maintenant. Incapable de les regarder l’un comme l’autre, il baissa la tête. Ah quoi bon les regarder en face. Puis les mains puissantes de Kyren et Oran lui prirent délicatement le visage et le lui redressèrent. Son regard navigua entre le visage de l’alpha et de l’humain. Dans les yeux de ses compagnons. Dans les yeux des hommes qui avaient réussis à apaiser une partie de son cœur.
— Il me semble, Sheridan que nous ne t’avons jamais demandé de nous dire ces mots. Nous ne te forcerons jamais à nous les avouer, lui dit doucement Oran.
— Mais tu m’as mordu, Oran. Nos avons mordu Kyren et malgré qu’il soit un hum-loup, il t’a rendu ta morsure. Mon loup vous a acceptez en temps que compagnon. Et en temps que compagnon, je me dois de…
— De rien du tout, Sher, renchérit Kyren. Le plus important pour nous c’est que tu as accepté d’être à nous. Que ton loup ait accepté celui d’Oran et que tu as accepté ma nouvelle identité pour les prochaines décennies. Rien d’autre n’a d’importance.
Sheridan regarda longuement les deux hommes qui avaient, d’une certaine façon pris son cœur mais pour lesquels il était incapable de dire se qu’il ressentait réellement. Pourtant il le voulait. Il le voulait plus que tout. Mais il ne pouvait pas. Ces foutus mots restaient coincés dans sa gorge.
Il se pencha avant de presser son front contre le torse de Kyren et posa sa main sur la joue d’Oran. Il avait besoin de s’ancré alors qu’il respirait à plein poumon les deux odeurs qui l’apaisaient. Oui. Il allait finir par leur dire qu’il les aimait. Et il savait que ce jour-là, il se serait pardonner de tout ce qui c’était passé.
— Je vous promets de vous les dire, dit doucement Sheridan.
— Prend ton temps. C’est tout ce que nous te demandons, dit Kyren.
— Rien ne presse, enchaîna Oran.
Sheridan redressa la tête et prit doucement les lèvres de Kyren avant de forcer Oran à les rejoindre dans le baiser. Ils avaient su s’imposer dans sa vie chacun leur tour et de façon différente et pour rien au monde il n’aurait voulu que les choses changent.
Il avait besoin de ces deux hommes. Ils étaient aussi vitaux que l’air qu’il respirait. Etre loin d’eux n’avais aucun sens.